Photo : S. Zoheir Par Samira Imadalou Les cadres de l'administration douanière ont eu, la semaine dernière à l'occasion de leur 4ème conférence nationale, à évaluer le projet de modernisation. Lancé en 2007 pour une période de quatre ans, ce projet entame sa phase finale et en est à sa dernière année.Qu'en est-il aujourd'hui en cette fin de parcours du projet de l'utilisation des 10 milliards de dinars débloqués pour moderniser les différentes structures de l'institution douanière ? Une modernisation dont les objectifs sont nombreux. Il s'agit, en effet, pour l'administration que dirige Mohamed Abdou Bouderbala de s'adapter aux changements opérés sur la scène internationale, de faciliter et de suivre les opérations de commerce extérieur mais surtout de contribuer efficacement à la lutte contre la corruption et la contrebande. Donc, il ne s'agit plus pour cette institution d'assurer sa fonction traditionnelle de recouvrement fiscal et de contrôle des personnes et des marchandises aux frontières mais d'assurer une mission de protection de l'économie nationale. Comme l'a souligné Abdou Bouderbala, cette modernisation vise essentiellement à «stimuler la performance et l'efficience de l'institution douanière». La décentralisation des douanes figure parmi les mutations que connaîtra l'administration douanière, une fois le projet de modernisation achevé. A ce sujet, le directeur général des douanes a affirmé la semaine dernière que le parachèvement de cette étape aurait lieu à la fin de l'année en cours. Pour préparer ce changement, des actions ont été entreprises et d'autres sont en phase d'être lancées. Les douanes misent surtout dans ce cadre sur l'amélioration des performances sur le plan matériel et humain. Ainsi, cette stratégie s'inscrit en droite ligne du discours que ne cesse de développer Abdou Bouderbala autour de la nécessité de doter les douaniers algériens des compétences nécessaires à même de les mettre au diapason de leurs collègues étrangers. La nécessité de doter le secteur en ressources humaines au niveau des directions régionales a été encore une fois remise sur le tapis. Le premier responsable des douanes a saisi l'occasion de la rencontre de Ghardaïa pour annoncer l'élaboration d'une stratégie fondée sur la formation de qualité des agents des douanes. Quelque 1 600 agents seront formés durant cette année, qui s'ajoutent aux agents formés en 2009, ce qui porte le nombre total des agents à 20.000. C'était l'objectif tracé en 2007, date du lancement du programme de modernisation. La direction générale des douanes œuvre également à intensifier les sessions de formation et de recyclage ainsi que l'amélioration du niveau de ses fonctionnaires conformément aux développements dans le monde dans ce domaine Bouderbala l'a clairement noté à l'ouverture de la conférence des cadres de son institution. «Il est temps pour l'administration des douanes de s'orienter vers la modernité et la performance pour être un véritable outil de facilitation pour la sécurité de l'économie nationale », avait-t-il souligné au cours de cette rencontre. Assurer la sécurité de l'économie se fait globalement à travers la lutte contre la corruption. Là, le défi à relever est d'une grande importance car il s'agit de lutter contre ce phénomène qui ravage l'économie algérienne à un double niveau, au sein même de l'institution douanière, avant de passer à la lutte au niveau externe. «Nous devons lutter contre la corruption à l'intérieur même de l'institution afin de redonner à la Douane algérienne son crédit, entaché par le comportement de certains de ses agents», a affirmé Bouderbala, une manière de confirmer que la corruption continue à miner son institution et qu'il y a lieu de réhabiliter sa crédibilité. Une crédibilité qui en a pris un coup ces dernières années avec l'éclatement de nombreuses affaires de corruption. Sur le plan externe, les douanes se préparent à l'application du nouveau code des douanes, lequel «est fin prêt». Ce sera donc l'outil de lutte contre la corruption au niveau interne En mars dernier, le DG des Douanes avait noté que ce code «permettra à l'Algérie de s'adapter aux nouvelles réalités économiques et commerciales internationales». «Nous assistons à de nouvelles règles qui s'imposent, d'où la nécessité d'adapter notre code des douanes à cette réalité économique», avait noté Bouderbala qui avait parlé d'une présence renforcée de l'institution douanière sur le territoire national avec l'application de ce nouveau code fortement attendu pour protéger l'économie contre l'agression de la contrebande, la contrefaçon et le blanchiment d'argent.D'ores et déjà, on sait que l'un des aspects importants de ce nouveau projet réside dans les propositions d'augmentation des avantages et des salaires pour les agents des Douanes. C'est une manière de les rendre moins accessibles à la corruption. Ce code dont la finalisation était initialement annoncée pour 2008, vise par ailleurs l'établissement des normes d'entrée dans le service des Douanes. Il faut attendre maintenant son application…