Se voulant pacifique, le mouvement de contestation qui a commencé au Bahreïn en février 2011 a carrément changé de cap et a pris une toute autre tournure. Entre les premiers sit-in où les manifestants portaient des fleurs, et les violences croissantes que connaît le pays depuis quelques mois, la situation devient de plus en plus alarmante. Quatre policiers ont été blessés, dont deux grièvement, dans une explosion terroriste mardi soir dans un village chiite à Bahreïn, a annoncé mercredi un responsable de la police. Dimanche, les opposants chiites de Bahreïn ont profité du Grand Prix de Formule 1 pour attirer l'attention sur leurs demandes de réformes politiques. La course, qui s'est tenue entourée d'importantes mesures de sécurité était marquée, en marge, par des manifestations parfois violentes. Dans ce royaume à majorité chiite (75%) dirigé par une famille royale sunnite, les sit-in qui ont commencé en 2011 sur la place de la Perle, dans la capitale Manama, avaient pour but de dénoncer la pauvreté et demander une réforme des institutions politiques. Un mois après le début du mouvement, la police s'est engagée sur la voie de la répression, en délogeant notamment très brutalement les manifestants. Cette répression a déjà fait au moins 60 morts depuis février 2011, selon Amnesty International. Cependant, les manifestants ont toujours dénoncé les discriminations dont est victime la majorité chiite, tout en affirmant que leur mouvement était non confessionnel et ouvert aux autres composantes de la société bahreïnie. De mal en pire, la dimension communautaire du mouvement, quasi exclusivement chiite, est de plus en plus apparente. Force est de constater que la contestation n'a pas pris chez les sunnites, même démocrates. En outre, des puissances étrangères sont impliquées dans cette crise. Les troupes du Conseil de coopération du Golfe (CCG), Arabie Saoudite en tête, sont intervenues dès le 14 mars 2011 pour mater l'opposition. Et les incidents diplomatiques entre la famille royale bahreïnie et l'Iran, pays chiite, se sont multipliés. Les deux Soudans: une déclaration de guerre Le président sud-soudanais, Salva Kiir, en visite à Pékin, a dû écourter sa visite en Chine alors que des combats opposent son pays au Soudan, a annoncé hier le président de l'Assemblée nationale populaire du Soudan du Sud, Wu Bangguo. Salva Kiir a accusé mardi le Soudan d'avoir «déclaré la guerre» au Soudan du Sud, visé par de nouveaux bombardements nocturnes, dans la nuit de lundi à mardi, de l'aviation soudanaise à proximité de sa frontière, lesquels ont fait 16 morts et 34 blessés dans l'Etat frontalier d'Unité. Le jour même à Bentiu, les autorités d'Unité ont menacé de «répliquer» aux bombardements soudanais, laissant planer le spectre d'une guerre totale entre Nord et Sud en guerre civile pendant des décennies jusqu'en 2005. De son côté, Khartoum, a accusé Juba de vouloir «ébranler sa stabilité» en continuant à soutenir les rebelles sur son territoire, au lendemain du refus annoncé du président soudanais, Omar El-Bechir, de revenir à la table des négociations avec son voisin du Sud. Aussi, Khartoum dément systématiquement toute frappe aérienne en territoire sud-soudanais, dont certaines ont pourtant été confirmées par l'ONU et des journalistes. Les relations entre Khartoum et Juba, marquées par des tensions persistantes depuis l'indépendance du Soudan du Sud, se sont sérieusement envenimées, particulièrement après la conquête, le 10 avril par les forces sud-soudanaises, de Heglig, revendiquée par les deux pays mais jusque-là contrôlée par l'armée soudanaise. Les militaires soudanais ont repris ce week-end le contrôle de cette zone dont les puits fournissent au Soudan la moitié de sa production de brut. Les Français se préparent au second tour de l'élection présidentielle Le vote du premier tour de l'élection présidentielle du 22 avril, qui s'est déroulé avec un taux d'abstention de 20,5%, voit François Hollande arriver en tête devant Nicolas Sarkozy avec respectivement 28,6% et 27,2% des suffrages exprimés. Les deux candidats s'affronteront donc au second tour de l'élection présidentielle le 6 mai. Parmi les candidats éliminés, Marine Le Pen (17,9%), Jean-Luc Mélenchon (11,1%) et François Bayrou (9,1%) obtiennent des scores significatifs. Pour les deux candidats au second tour, l'enjeu principal réside dans la récupération des voix des électeurs du Front national. Soucieux de récupérer les voix des électeurs du Front national, François Hollande lance une offensive prudente. Le candidat socialiste à la présidentielle française a finalement confirmé cette semaine que le droit de vote des étrangers non communautaires aux élections locales «sera fait dans le quinquennat». Une mesure vigoureusement attaquée par la droite. Ainsi, il semblerait que François Hollande soit désavantagé par rapport à son adversaire en matière de récupération de l'électorat du FN, qui joue lui le jeu. Reprenant ses thèmes de prédilection, Nicolas Sarkozy, a quant à lui, rappelé qu'il ne voulait pas en France de l'excision, de l'enfermement des femmes derrière une prison de tissu, d'une immigration incontrôlée ou du vote communautaire. Egypte: encore un candidat disqualifié Le parlement égyptien à majorité islamiste a adopté cette semaine une loi interdisant la candidature, pendant dix ans, aux élections des anciens responsables du régime Moubarak. Loi ratifiée par le Conseil militaire qui dirige le pays jusqu'à l'élection d'un président. Ainsi, la commission électorale égyptienne a éliminé mardi un candidat de plus à la présidentielle des 23 et 24 mai prochains, en application à cette nouvelle loi. Ahmed Shafiq, dernier Premier ministre de Moubarak avant la démission de ce dernier sous la pression de la rue le 11 février 2011, est le onzième candidat disqualifié. Il reste une douzaine de candidats en lice pour la présidentielle, parmi lesquels des islamistes et l'ancien secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa.