Des milliers de travailleurs marocains affiliés aux principaux syndicats sont sortis mardi en ordre dispersé à Rabat à l'occasion de la fête des travailleurs (1er mai) pour faire valoir leurs revendications socioprofessionnelles, a-t-on constaté sur place. Il s'agit de la première fête du travail à être célébrée sous le gouvernement de coalition dirigée par le Parti justice et développement (PJD, islamiste) nommé par le roi Mohammed VI au début du mois de janvier, relève-t-on. Cette journée de revendications intervient au moment où le gouvernement a affiché sa volonté de faire adopter une loi sur les grèves pour «mettre de l'ordre » dans le recours aux arrêts de travail et leurs conséquences sur les secteurs touchés, note-on. Pour rappel, le ministre marocain de l'Emploi et de la formation professionnelle, Abdelouahed Souhail avait annoncé, début avril, qu'un projet de loi sur la grève sera présenté fin juin prochain au Parlement pour combler un «vide juridique » qui a causé, selon lui, des dysfonctionnements des relations professionnelles. Devant la multiplication des débrayages, M. Mohand Laenser, ministre de l'Intérieur avait brandi, en février dernier, la menace d'effectuer des prélèvements sur les salaires des fonctionnaires et agents des collectivités locales estimant que les grèves répétitives, tous les jeudis et vendredis, sont sorties de leur contexte revendicatif et se sont transformées en congés hebdomadaires de quatre jours si l'on inclut le week-end. M. Miloudi Moukharik, secrétaire général de l'Union marocaine du travail (UMT), un des principaux syndicats au Maroc avait, quant à lui, estimé que « ce qui importe ce ne sont pas les grèves et leur fréquence mais leurs causes » en ajoutant l'escalade de l'action syndicale « est due à une régression des conditions de travail des salariés dans différents secteurs et à un déficit en matière de règlements de leurs revendications ».