Le secrétaire général du Parti socialiste des travailleurs (PST), M. Mahmoud Rechidi, a dénoncé samedi les résultats du scrutin législatif de jeudi qui «n'ont apporté, selon lui, aucun changement ». « Les résultats donnant une victoire écrasante au FLN, talonné par ses alliés habituels, impose une ancienne majorité, c'est-à-dire le maintien du statu quo », a estimé M. Rechidi lors d'une conférence de presse consacrée à l'évaluation des résultats des élections législatives du 10 mai. Selon les résultats préliminaires annoncés vendredi, le parti du Front de libération nationale (FLN) a obtenu 220 des 462 sièges en jeu, suivi du Rassemblement national démocratique (RND) avec 68 sièges, et de l'Alliance de l'Algérie verte avec 48 sièges. Le taux de participation s'établissait à 42,36%. «Les résultats de ces législatives ne sont pas crédibles. Nous sommes déçus, scandalisés. On dénonce certains faits que nous avons relevés et qui discréditent cette opération », s'est emporté M. Rechidi dont le parti n'a décroché aucun siège. Pour M. Rechidi, l'annonce des résultats officiels, avant même l'achèvement des opérations de dépouillement et l'établissement des PV, est déjà un «acte surréaliste et inacceptable ». Il estime que certaines «violations constatées même par la commission de surveillance des élections », ont été relevées un peu partout, tels que l'empêchement des membres de commissions de contrôle et des observateurs des partis politiques de pénétrer dans certains bureaux de vote. M. Rechidi s'étonne, sur un autre registre, que les autorités se soient félicitées d'un taux d'abstention «important » (près de 56%), malgré une campagne sans précédent appelant à une participation massive. Le secrétaire général du PST, récemment désigné à la tête de ce vieux parti, admet toutefois que sa formation s'était présentée à cette consultation électorale «sans aucune illusion », sa stratégie étant plutôt de tirer profit de cette «tribune » pour faire connaître les propositions politiques du parti. «On oeuvrera pour le changement du système politique en Algérie, nous nous battrons pour un projet socialiste », a promis M. Rechidi tout en rappelant que sa formation appelle à la création d'un «rassemblement de gauche » capable de mener au «changement ». Le PST, qui n'a jamais été représenté à la chambre basse du parlement a participé à ce scrutin dans six (6) wilayas seulement sur les 48.