Le champion d'Algérie est complètement passé à côté de son sujet. L'USMAlger est aux portes de l'élimination de la Ligue des champions d'Afrique. Il est vrai que nous n'en sommes qu'à la moitié du parcours de ces demi-finales mais force est de reconnaître que l'équipe algéroise que nous avons vue ce vendredi soir n'a pas l'étoffe d'un futur finaliste de la plus grande compétition de clubs du continent. L'espoir de la voir passer ce tour repose sur une métamorphose qui relèverait, presque, du miracle, le match retour ayant lieu samedi prochain. Sur ce que l'on a vu ce vendredi, on est en droit de se demander si l'USMA ne serait pas en train de subir le contre-coup de la fatigue générée par une succession de matches où il n'y a pas eu, pour ainsi dire, de repos puisque ses joueurs sont au charbon depuis la saison dernière. Rappelons, en effet, que les Rouge et Noir, après avoir remporté le doublé, n'avaient bénéficié que d'une dizaine de jours de trêve. Ils avaient repris, ensuite, le chemin des entraînements pour préparer leur participation à la Coupe arabe des clubs champions au Caire, une compétition qui s'était disputée sous la chaleur du mois de juillet et qui ne leur avait valu aucune satisfaction puisque leurs résultats avaient été très médiocres. Des techniciens rencontrés à l'époque nous avaient indiqué que l'USMA allait entamer la saison sportive sur de bons résultats, car elle restait sur la dynamique de la saison précédente, mais qu'à partir du mois de novembre le risque de la voir gagnée par la saturation était grand. On ne peut demander à des joueurs de rester au top indéfiniment, ceux de l'USMA pourraient être dans la courbe descendante propre aux athlètes fatigués. Lors de cette demi-finale aller, les Rouge et Noir n'ont presque rien montré de concret. Comme d'habitude ils ont débuté le match sur un rythme élevé avec pour objectif évident de surprendre l'adversaire, de le prendre à la gorge et de le pousser à l'erreur. Comme d'habitude, le coach Mourad Abdelouahab a opté pour la solution de mettre deux attaquants en pointe, à savoir Benchergui et Ouichaoui, avec, pour les soutenir, le trio Dziri-Achiou- Ammour. Seulement ces hommes-là n'avaient pas en ce rendez-vous la hargne qui était la leur lors des tours précédents. A Blida, pour exemple, contre l'ESTunis, l'USMA avait, peut-être, perdu mais ses joueurs avaient su évoluer avec suffisamment de volonté ce qui leur avait permis de dominer leur adversaire et de se créer un nombre incalculable d'occasions de buts. Ce vendredi, par contre, toute la superbe manifestée en début de match s'effilocha au fil des minutes jusqu'à transformer l'équipe en un magma de joueurs où l'esprit collectif avait définitivement cédé le pas à l'exécrable excès d'individualisme. Ace jeu-là, le duo composé de Dziri, de Achiou s'en est donné à coeur joie. Quant à Ammour il n'a pas été vu. Il n'a été que l'ombre de lui-même. Il a dû sortir sur blessure à la 75' pour se faire remplacer par Djahnine et des informations font état d'une possible intervention chirurgicale au niveau de son genou blessé. Mais un match se joue à deux. Il serait donc illogique de taire la performance de cette équipe d'Enyimba qui a su négocier ce rendez-vous comme il se devait et profiter des erreurs de son adversaire. La formation nigériane forme un bloc compact mais ne constitue pas un Onze aux allures de géant. Loin de là même. L'USMA de début de saison aurait certainement réglé le compte de cette demi- finale dès cette manche aller. Le coach d'Enyimba a dû bien étudier le jeu des Algériens pour leur opposer un 5-4-1 où l'objectif était de bloquer toute velléité offensive de la part du vis-à-vis. Les attendre derrière avant de les surprendre par des contres, telle était la stratégie développée par les visiteurs. A force de venir se heurter à ce mur les Rouge et Noir ont fini par être écoeurés, ont dominé aveuglément et ont concédé des espaces dont l'un d'eux a profité à leurs adversaires sur l'offensive de la 62' qui leur a permis d'égaliser. Un but en or tant l'on sait sa valeur lorsqu'il est inscrit à l'extérieur. Il reste, donc, ce match retour de samedi prochain qui aura lieu dans le petit stade de la ville d'Aba, à partir de 16h00. On ne peut condamner l'USMA puisqu'en football un match n'est jamais gagné d'avance. Il faut lui laisser le bénéfice du doute jusqu'au coup de sifflet final du rendez-vous d'Aba avec toutefois la certitude qu'elle n'ira pas là-bas solidement renforcée puisque ne seront pas de ce match Ammour, Meftah et Benchergui tous trois suspendus pour avoir été avertis vendredi soir. Un lourd handicap à ajouter aux déboires d'une formation algéroise qui semble être maudite à ce stade des compétitions africaines.