Il a plu sur la ville comme il a plu dans les coeurs de ceux qui connaissaient la valeur de l'homme.oe M'hammed Yazid a été enterré hier, sous une forte pluie, au cimetière de Sidi Hallou à Blida, sa ville natale. En dépit des conditions et atmosphériques plus de 2000 personnes ont accompagné la dépouille à sa dernière demeure. Le défunt a rassemblé hier toute la famille révolutionnaire et les hommes politiques algériens venus lui rendre un dernier hommage. Devant la villa El Aouda (le retour) sise à la rue Boualam Mahdjoub, la maison parentale de M'hammed Yazid, des figures historiques, des ministres et des hommes politiques de l'opposition attendaient l'arrivée du corps de l'ancien ministre du Gpra. Les ambassadeurs de Tunisie et de Palestine étaient les premiers à arriver sur place. Suivent ensuite, Lounaouci du RCD, Brarhi, le commandant Azeddine et Boubnider du Ccdr, Mouloud Hamrouche et Abdelhamid Mehri s'ajoutent à la foule sans grand bruit, de même que Saïd Bouteflika, le frère du président de la République. Durant toute l'attente de l'arrivée de la dépouille depuis Alger, le wali de Blida, Mohammed Bouricha n'a pas quitté d'une semelle le frère du président, s'exhibant avec une fierté à peine dissimulée devant les objectifs des photographes et des caméras. Le candidat à la présidentielle de 2004, le général Rachid Benyellès, le général Touati, le général Khaled Nezzar, Lamine Khène (secrétaire général du Gpra) ont fait partie, eux aussi, du cortège. L'ex-président de la République, Chadli Bendjedid a fait sa première apparition publique depuis sa démission en 1991, avec fracas. Les photographes et les caméramen se bousculaient alors qu'il serrait la main à Saïd Bouteflika : «Comment va ton frère? tu le salues de ma part», a dit l'ex-président avant de s'engouffrer dans sa Safrane année 1999. Benflis le SG du FLN et Karim Younès, le président de l'APN suivis de Sidi Saïd, le SG de l'Ugta arrivent au moment où la dépouille quittait sa maison à jamais sous des youyous. Ainsi le délégué du FLN à New York, le ministre de l'Information du Gpra, le négociateur des accords d'Evian, le fondateur de la maison des libertés, l'ami des journalistes et de la presse, a rassemblé toutes les sensibilités du pays avant d'être enterré à jamais. «Le seul hommage qu'on peut rendre aujourd'hui à M'hammed Yazid c'est de ne pas désespérer. De ne pas désespérer face aux difficultés que vit le pays et croire à une issue dans ce tunnel sombre. On était dans la même situation avant novembre 1954 et M'hammed était de ceux qui ont cru à l'indépendance», a dit Mehri, lors de l'oraison funèbre qu'il a prononcée à la mémoire du défunt.