Plusieurs projets ont été inaugurés par le ministre «Nous avons conclu des conventions avec ces pays, pour une gestion rationnelle de ces ressources.» «L'Algérie n'a aucun problème ni contentieux de l'eau avec ses voisins», a affirmé avant-hier, le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal en visite d'inspection et de travail dans la wilaya de Relizane, reliefs grillés ou calcinés en berbère, dont certaines anecdotes populaires disent, qu' accablé par la chaleur de ces reliefs désertiques très faibles en sources hydriques, le corbeau s'est suicidé. Pour la gestion des eaux souterraines de la nappe albienne que partage l'Algérie avec certains pays, notamment la Tunisie et la Libye, «il n'y a aucun problème», dit-il. «Nous avons conclu des conventions avec ces pays, pour une gestion rationnelle de ces ressources», affirme-t-il. A titre de précision, cet aquifère souterrain transfrontalier, un système intercalaire continental très profond, que d'aucuns diraient constituer un future grand conflit maghrébin, est partagé entre ces trois pays. Ce bassin fait partie du Système aquifère du Sahara septentrional (Sass) dont la capacité est de 60.000 milliards de mètres cubes. Il englobe des couches aquifères regroupées en deux réservoirs, le complexe terminal et le continental intercalaire, plus ancien et plus profond que le premier. Selon de récentes études, la nappe du complexe terminal CT est plus exploitée dans les trois pays. D'ailleurs, la sonnette d'alarme a été tirée en Algérie pour rationaliser cette exploitation. La plus grande surface du Sass se trouve en Algérie avec 700.000 km², suivie de la Libye avec 250.000 m² et de la Tunisie 80.000 m². L'Observatoire du Sahel et du Sahara, organisme international, présidé par un Algérien s'occupe de la supervision scientifique du Sass en s'appuyant sur des modèles mathématiques, qu'il a lui-même inventés. Surexploiter, ce bassin, une source de tensions potentielles, risque de créer un stress hydrique à la longue, selon les experts. En outre, dans le même registre, le ministre a indiqué que «l'Algérie va intégrer l'agence du bassin du Niger». Ce bassin partagé par plusieurs pays dont le Bénin, le Mali, le Niger et le Burkina Faso «s'étend également sur une partie du territoire algérien», selon M.Sellal en dévoilant que «l'Algérie va faire partie de cette agence pour voir comment gérer ces eaux». Long de 4200 km avec un bassin actif couvrant près de 2.000.000 km² sur neuf pays (Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Côte d'Ivoire, Guinée, Mali, Niger, Nigeria et Tchad) qui le partagent, le fleuve Niger, un autre enjeu humain stratégique est le 3e plus grand fleuve d'Afrique, après le Nil et le Congo, et le plus grand en Afrique de l'Ouest. Sur le plan interne, la stratégie du département de ressources en eau, selon le ministre, consiste à réduire la consommation en eau potable des barrages par l'apport des eaux des 13 stations de dessalement. Les quantités supplémentaires seront transférées vers l'irrigation et le lagunage. Par ailleurs, invité à la fin de la cérémonie d'implorations à faire un voeu, par le chef de la zaouïa Qadiria de Sidi M'hamed Benaouda, lors de sa visite de courtoisie dans ces lieux saints, légion dans cette wilaya, M.Sellal a eu cette réplique: «Qu'il nous remplisse seulement le barrage!». A l'occasion de cette visite, le ministre a procédé, lundi, à la pose de la première pierre pour la réalisation de deux stations de traitement des eaux usées (Step) à Relizane et à Mazouna. La station du chef-lieu de wilaya, dotée d'une enveloppe financière de 1,179 milliard de dinars, permettra le traitement de 216.000 mètres cubes d'eaux usées par jour pour 180.000 habitants. La réception de cette infrastructure, qui contribuera à la protection de l'oued Mina contre la pollution, est prévue dans un délai de 18 mois et ses eaux traitées seront destinées au périmètre irrigué de Mina qui enregistre un manque d'eau. La deuxième station située dans la daïra de Mazouna, pour laquelle une enveloppe de plus de 556 millions de dinars été consacrée, devra traiter 4800 mètres cubes d'eaux usées rejetés pour une population estimée à près de 79.000 habitants des régions de Mazouna et El Kettar. Ce projet, qui permettra de protéger les eaux de l'oued Ouarizane et les nappes phréatiques contre la pollution, sera réceptionné en avril 2013. 136 Step d'une capacité de traitement de plus de 700 millions de mètres cubes par an ont été réalisées à travers le pays et 44 autres sont programmées à l'horizon 2015, a indiqué le ministre, ajoutant que «l'objectif est de parvenir à un traitement d'un milliard de mètres cubes par an». M.Sellal a posé, au chef-lieu de wilaya, la première pierre pour la réalisation d'une station de traitement des eaux destinées à la consommation pour un investissement de 600 millions de dinars. Une fois réceptionnée en 2013, cette station devra augmenter la production de l'eau potable au chef-lieu de wilaya de 17.000 m3/jour actuellement à plus de 34 000 mètres cubes, selon les explications fournies. Le ministre des Ressources en eau a également suivi un exposé sur le projet d'urgence de renforcement de l'AEP à Relizane et sa périphérie, Jdiouia, Oued Rhiou et autres, à partir des nappes phréatiques. M.Sellal s'est aussi enquis, à Yellel et Bermadia, des travaux de réalisation de deux réservoirs d'une contenance de 2000 et 1000 mètres cubes pour augmenter les capacités de stockage dans ces deux villes. Pour rappel, le ministre des Ressources en eau a inauguré, au début de sa visite dans la wilaya, le projet d'alimentation des habitants du nord de la Dahra en eau potable à partir du barrage de Kramis implanté dans la wilaya de Mostaganem.