Il s'étend sur une distance de 750 km et nécessite 120 milliards de dinars. Incontestablement, le transfert de l'eau à partir de l'aquifère d'In Salah vers Tamanrasset demeure le plus grand projet dans le domaine de l'hydraulique, jamais réalisé par l'Algérie. «C'est une initiative personnelle du président de la République et il s'agit réellement du projet du siècle que s'apprête à réaliser notre pays, vu son immensité» a affirmé Abdelmalek Sellal. Si jusque-là, la Libye s'est distinguée par la construction de la célèbre rivière artificielle et qui a été le système d'exploitation le plus spectaculaire de la nappe albienne, le projet algérien est tout aussi spectaculaire. Il consiste en la canalisation de l'eau à partir de l'immense nappe albienne dans la région d'In Salah vers Tamanrasset et ses environs. Le transfert s'étend sur une distance de plus de 750 Km et nécessite une enveloppe financière de 120 milliards de dinars (environ 1.8 million de dollars), dont 60 milliards de dinars ont été déjà alloués. Voilà qui donne un aperçu sur l'immensité de ce projet qui va définitivement régler le problème de l'eau à Tamanrasset, une région désertique et très pauvre en cette précieuse ressource. L'arrivée de cette eau sera «salvatrice» pour cette wilaya visitée annuellement par des milliers de touristes étrangers. Le développement des zones sahariennes occupe une place centrale dans le programme du développement du président Bouteflika et de la politique algérienne d'aménagement du territoire. Les experts mondiaux s'accordent à dire que la réserve d'eau dans le bassin aquifère du Sahara est immense. Des études montrent en effet, qu'il est l'un des plus grands du monde au point où il a été surnommé «la source de l'humanité». Ce bassin appelé l'Albien dans le jargon géologique s'étend des territoires algériens, tunisiens et libyens. Selon le ministre des Ressources en eau, l'Algérie est le pays qui puise le plus dans cette eau. La nappe est exploitée pour satisfaire les besoins de l'agriculture, de l'industrie pétrolière et ceux de la population. «Actuellement, nous exploitons environ 1.5 milliard de mètres cubes» a déclaré M.Sellal. Les géologues distinguent deux sortes de dépôts sédimentaires dans ce bassin géant qu'est l'Albien: le complexe terminal et le continental intercalaire. Toujours selon les spécialistes, l'eau fossile de la nappe albienne est suffisante pour couvrir les besoins en eau de l'Algérie pour 120 siècles et au rythme de la consommation actuelle.