Comme conséquence directe de cette situation, des milliers d'emplois sont menacés. Mise en oeuvre depuis le début du mois de décembre 2011, la nouvelle procédure imposée aux agences de voyages pour l'obtention du visa touriste aux étrangers, leur pose de sérieux problèmes. Les wilayas d'Illizi, Tamanrasset, Djanet, Adrar, Ghardaïa sont les plus touchées par cette mesure très contraignante selon les responsables du tourisme au Sud. Rencontrés en marge du 13e Sitev (Salon international du tourisme et des voyages), à la Safex, de nombreux opérateurs ont lancé un véritable SOS. Pouvoirs publics concernés, clients qui appellent de France et d'Allemagne pour des réservations sont priés de faire preuve d'abnégation. «Aidez-nous s'il vous plaît. Au Sud nous vivons du tourisme et de l'artisanat qui alimentent toutes les activités commerciales», a lancé Ahmed Zigri, président du syndicat des agences de voyages à Illizi. Depuis le 7 décembre 2011, la délivrance des visas aux touristes étrangers, se fait au compte-gouttes pour les agences de voyages. «Nous avons eu des problèmes même avec des touristes étrangers qui nous accusent de tous les maux, alors que nous sommes indemnes des procédures administratives qui nous ont été imposées», ont ajouté d'autres opérateurs qui ont accompagné M.Zegri. Au-delà des mesures sécuritaires qui permettent de filtrer les arnaqueurs et suspects, et qui vont aussi dans l'intérêt des touristes, la lenteur des procédures administratives dissuade plus d'un. De l'envoi des listes des touristes des agences de voyages à la direction du tourisme de wilaya concernée, puis au ministère du Tourisme, et au ministères des Affaires étrangères et bureaux des ambassades et les consulats y afférents, les clients comme les agences de voyages, peinent à voir le bout du tunnel pour recevoir leurs visas. «Normalement, le visa est délivré dans les 15 jours qui suivent le dépôt des dossiers. Mais, la nouvelle procédure des visas, dissuade les touristes à cause de l'attente qui va jusqu'à deux mois», ont-ils déploré. Pis encore, certains opérateurs n'hésitent pas à évoquer l'idée d'une politique qui vise à réduire le nombre des touristes au sud du pays, afin de pousser les citoyens à sortir dans la rue. «Ils se trompent, s'ils veulent diviser les citoyens du Sud et du Nord. On est prêts à manger le sable, mais ils ne pourront jamais semer la zizanie et la division entre Algériens», ripostent-ils à toute mauvaise graine qui veut exploiter des situations sociales à des fins partisanes et obscures. Bachir Djeribi, président du Syndicat national des agences de voyages Algérie, répond sur le sujet des agences de voyages et du tourisme dans le sud du pays. «Ces n'est pas une sonnette d'alarme, mais un cri de détresse. Moi-même j'ai vendu deux voitures pour survivre à cause de cette situation. Je viens de fermer une agence et je ne tarderai pas à fermer la société mère, si ça continue ainsi», dit-il. Il n'est pas le seul à vendre des biens, pour répondre aux besoins des familles et des charges salariales. «Mais jusqu'à quand cela peut- il durer?», s'est-il interrogé. Plus de 650 agences de voyages et plus de 3000 emplois directs ou indirects agonisent dans le Grand Sud.