Viande de mouton ou viande d'âne? Telle est la question Les premiers signes relevés sur place laissent croire que la bête a été égorgée récemment pour que sa viande soit écoulée dans les marchés et les boucheries de la ville. A-t-on consommé de la viande de baudet? Qui serait derrière une telle méprise? Où sont donc passés les services en charge de la répression de la truanderie commerciale? Telles sont les questions qui reviennent comme un leitmotiv à Oran où des citoyens ont été choqués par la découverte par les agents de nettoiement, des restes d'un baudet égorgé et ce, au début de cette semaine à l'occasion de l'éradication de la décharge sauvage de Haï Sabah, située dans la partie est de la ville d'Oran. L'information s'est répandue comme une traînée de poudre, tandis qu'une enquête a été ouverte. La finalité étant de tirer au clair l'affaire qui a défrayé la chronique oranaise. Cependant, les services concernés de l'entreprise de nettoiement de la ville d'Oran tentent de minimiser les choses. «La tête, os et autres restes du baudet, récemment égorgé, ont été découverts dans le centre d'enfouissement technique de Hassi Bounif au moment où nos agents étaient affairés à trier les différents déchets ménagers et autres, collectés un peu partout dans les quartiers d'Oran et autres localités», a-t-on appris hier auprès des sources proches de la cellule de communication de l'entreprise en question. La même source a ajouté que «les premiers signes relevés sur place laissent croire que la bête a été récemment égorgée dans le but d'en écouler la viande dans les marchés et les boucheries de la ville d'Oran et ses localités». Un tel méfait n'est sûrement pas le fait du hasard vu que les prix de la viande bovine et ovine ont connu, ces derniers jours, une hausse vertigineuse: 1300 DA/kg. Ajoutez à cela le mois de Ramadhan qui est à quelques encablures alors que l'été est déjà là. De toute évidence, le marché de la viande échappe à tout contrôle tandis que l'abattage clandestin continue à faire ravage. Les communes de l'est d'Oran, comme Hassi Bounif et Hassi Okba, connaissent le plus grand nombre d'abattoirs clandestins qui échappent à tout controle et répression des appareils censés réprimer ce type d'activité et la vente de viande non estampillée par les services vétérinaires. Ainsi, les Oranais deviennent de plus en plus méfiants vis-à-vis de ces hommes vêtus de tabliers rouges, les bouchers. Après avoir longuement écoulé la viande provenant des abattoirs clandestins, certains bouchers peu scrupuleux sont passés à un autre mode de conservation de la chair en la maquillant à l'aide de produits destinés exclusivement à la conservation, pour de longues durées, dans les morgues des cadavres humains. L'efficacité du produit utilisé est avérée sur le champ. Après avoir embaumé la viande avec le produit, cette dernière garde intacte sa fraicheur ainsi que sa couleur. Cela permet aux bouchers «charognards» de commercialiser leurs «viandes» en tant que produit frais au lieu de viande congelée. «Des bouchers ont usé et abusé de l'ignorance et de la méconnaissance des normes par les consommateurs en leur proposant des viandes maquillées», a-t-on expliqué. Le marché de la volaille n'échappe pas aux règles de la tricherie. Les marchés de la Bastille, El Hamri et M'dina J'dida sont, dès le lever du soleil, inondés par des arrivages de plusieurs tonnes de poulets de provenance inconnue. Idem pour le marché du poisson par l'aspersion généralisée et excessive du produit par l'eau, la finalité recherchée étant d'éviter à ce dernier de pourrir rapidement. Sauf que dans cette démarche interdite le poisson aspergé est sur le champ gagné par des bactéries hautement nuisibles à la santé.