A l'effet de stopper la spéculation à Oran, plus de 2400 tonnes de viandes congelées seront importées. De la viande à bas prix pour tout le monde pendant les 30 jours du Ramadhan. C'est l'ambition des services agricoles de la wilaya d'Oran. Ils veulent inonder le marché local: le but étant de faire face à la spéculation et ses conséquences. Le ton est donc donné aux importations des viandes congelées. En effet, plus de 2400 tonnes de ce produit d'importation garniront les étals des boucheries de la wilaya d'Oran tandis que les prix à appliquer ne dépasseront pas le seuil des 450 DA/kg. Une bonne nouvelle qui mettra sûrement très à l'aise le consommateur local et les faibles bourses. Un plan spécial Ramadhan est à cet effet élaboré. La marchandise, commandée auprès des grands fournisseurs brésiliens et paraguayens, accostera dans les prochains jours dans le port d'Oran tandis que les arrivages se feront par tranches, selon les besoins et la demande du marché local, la finalité étant de fausser tous les calculs des spéculateurs. Ce qui semble motiver le recours aux importations est la faible production locale, le stock de l'Oranie étant estimé à quelque 100 tonnes de viande, une quantité qui s'envolera dès les premiers jours du Ramadhan. Selon les promoteurs du programme, les prix appliqués seront accessibles à toutes les couches sociales, tant pis pour les vendeurs de viande fraiche qui ont déjà placé la barre très haut! En effet, la viande hachée est, d'ores et déjà, fixée à 1 100 DA tandis que le foie est cédé à 1200 dinars le kilo alors que le prix des steaks et beefteaks connaît déjà une envolée fulgurante. En attendant, les prix de la volaille sont restés stables, autour de 600 et 700 DA le poulet rôti pesant une moyenne de 1,5 kg. Le poisson continue à échoir en grandes quantités et à très bas prix, le mérite revient aux pécheurs qui ont coupé l'herbe sous les pieds des spéculateurs en réalisant, en sept mois, une pêche de quelque 2400 tonnes de cette viande du pauvre qu'est la sardine. Le Ramadhan ne semble plus constituer ce mois de piété et de miséricorde, du moins chez quelques commerçants peu scrupuleux. A Oran, tous les coups sont permis et tous les chemins mènent au gain facile, pourvu que ça permette d'amasser le maximum de sous. La protection du consommateur semble constituer le casse-tête perpétuel des responsables en charge du contrôle des points de vente de tous les produits alimentaires. La mobilisation est, à la fois commune et totale, apprend-on. A quelque jours du début du mois de jeûne, un plan de sorties et de visites inopinées est arrêté par les services vétérinaires tandis que les abattoirs clandestins, mis sous la lorgnette des nombreux services du commerce et ceux en charge du contrôle de la qualité, seront sévèrement réprimés. En plus des amendements, des dépôts de plainte accompagneront ces services qui semblent vouloir conjuguer leurs efforts aux fins d'assurer un mois sans incidents à signaler. Ce n'est pas tout. Mêmes les abattoirs autorisés feront l'objet d'un contrôle et suivi rigoureux. Des fermetures et des poursuites judiciaires ponctueront les sorties des agents desdits services. Depuis la désolante histoire de la viande de baudet vendue en 2003 dans les boucheries d'Alger, les services vétérinaires d'Oran sont sur le qui-vive permanent. Toute viande suspecte sera saisie et soumise aux analyses. Le plus grand point noir du commerce de la viande est la prolifération des abattages clandestins dans les wilayas de Relizane et de Chlef et plusieurs communes de l'est d'Oran, en l'occurrence Hassi Ameur, Hassi Ben Okba, Hassi Bounif.