L'entraîneur de l'Equipe nationale militaire, Abderrahmane Meh-daoui, a bien voulu répondre aux questions de L'Expression, à travers lesquelles il parle du stage de la sélection dont il est responsable, sans oublier de livrer ses impressions sur la prestation des Verts face au Rwanda, et bien évidemment, le prochain match important contre le Mali pour le compte de la 2e journée des éliminatoires de la Coupe du Monde 2014. L'Expression: Où en êtes-vous avec la préparation de l'Equipe nationale militaire, championne du monde en titre? Abderrahmane Mehdaoui: Nous sommes en stage presque en continu. Nous abordons la 3e et dernière étape de notre programme de travail. Cette 3e étape vient à la suite des deux premières: l'une concernant la prospection, la seconde relative à la sélection des joueurs et la troisième et dernière a pour finalité la consolidation et la détermination de l'effectif et du groupe devant défendre les couleurs nationales lors de la prochaine Coupe d'Afrique prévue au mois de décembre prochain en côte d'Ivoire. Concrètement, comment le staff technique applique t-il cette dernière étape avant la finalisation de la liste des 22 joueurs pour la Coupe d'Afrique? Cette étape se déroule avec une liste de 40 joueurs encadrés par le staff technique au complet. Elle coïncide avec l'arrivée des nouveaux contingents de militaires. Ce qui explique ce chiffre de 40 joueurs choisis. Parmi ces 40 joueurs, nous avons une dizaine d'anciens éléments. Parmi ce groupe, nous devons chercher l'effectif type entre 25 et 33 joueurs pour enfin ne laisser que 22 pour la Coupe d'Afrique. Ce qui fait que c'est une étape très importante dans la mesure où c'est durant celle-ci que tout sera finalisé. C'est-à-dire les 22 joueurs et le système tactique et technique à appliquer par la suite dans le processus du développement de la sélection nationale militaire. Vous avez parlé de staff technique au complet. Peut-on connaître sa composante justement? Eh bien, nous avons Mohamed Boutadjine qui est le coach adjoint, Nouri Layachi qui est le coach des gardiens de but et Djamel Youcef, le coach assistant. Par ailleurs, il ne faut pas oublier le chef de section, le colonel Djelloul Arkab qui facilite grandement notre tâche et enfin, l'un des éléments importants de la sélection, à savoir le directeur administratif qui effectue un travail de titan pour ne rien oublier, il s'agit de l'adjudant Djillali Ouadah. C'est donc le staff au complet et chacun remplit sa tâche comme il se doit. Avec la présence dans le staff technique depuis octobre dernier, des anciens joueurs et leur expérience, il est certain que les sélectionnés vont apprendre beaucoup de choses et seront donc bien armés pour assurer une bonne participation à la Coupe d'Afrique à Abidjan. Quelle est votre point de vue sur la sélection algérienne après sa large victoire contre le Rwanda? La sélection algérienne entame un cycle déterminant dans son parcours pour la Coupe du Monde 2014. Et je pense que cette victoire a déterminé la vision et les objectifs du groupe à travers sa production durant la partie. Auparavant, on cherchait uniquement le résultat, aujourd'hui, j'ai remarqué contre le Rwanda que l'équipe a gagné avec l'art et la manière. La sélection algérienne a évolué d'une manière sereine. Le premier but a estompé cette nervosité pour laisser place à un esprit libéré et l'application des consignes par les joueurs a fait le reste. L'équipe a évolué dans une confiance. L'équipe gagne en sérénité et en stabilité. Le groupe s'applique bien et je remarque surtout cet esprit de groupe qui permet d'avoir cette complicité et cette complémentarité qui fait bouger le collectif. La sélection algérienne est passée de l'esprit individualiste à celui du travail pour le collectif et c'est de bon augure. Le Mali vient de perdre son match contre le Bénin, qu'en pensez-vous? Je dirais que notre Equipe nationale est chanceuse: avec cette défaite du Mali à Cotonou ce sont les portes de la réussite qui s'ouvrent à notre Equipe nationale. La chance des Verts je l'ai vue dans la manière des buts marqués: une première fois, c'est la défense adverse qui renvoie la balle sur un des leurs et c'est la bonne exploitation par nos joueurs, cela s'est passé contre le Niger par exemple. Contre le Rwanda, le premier but c'était la faute du gardien rwandais qui est sorti. D'autre part, la sélection algérienne a la chance de ne pas jouer à Bamako, mais à Ouagadougou. Il faut sûrement appeler le coach actuel «Halilhodzic la chance». En tous les cas, l'Algérie se trouve première du groupe avec trois points d'avance. Nous allons jouer à Ouagadougou et il faut continuer sur cette dynamique des victoires. Justement, comment voyez-vous ce match Mali-Algérie à Ouagadougou? Il ne faut surtout pas oublier que le Mali se retrouve dans une très mauvaise posture. Il va donc falloir s'attendre à une réplique très rigoureuse de sa part. Il y a eu beaucoup de changements dans cette sélection malienne avec des joueurs blessés et le départ du sélectionneur Giresse. Et ça perturbe bien les joueurs maliens, d'autant qu'ils sont obligés de jouer ce match hors de leur pays. Il va falloir donc que nos compatriotes sachent exploiter la situation et en profiter. Est-vous optimiste pour ce match? Certainement. Mais, il va falloir bien faire attention, d'une part. D'autre part, il ne faut pas oublier que chez nous, les Africains ont tendance à prendre leur revanche lorsqu'on perd un match. Ce qui fait qu'il faut s'attendre à la réaction des Maliens qui vont chercher une victoire coûte que coûte. Les joueurs de l'Equipe nationale algérienne se doivent donc d'aborder le plus sérieusement ce match. Aller pour joueur le nul ne serait certainement pas la bonne formule. Pour gagner, les Verts se doivent donc oser et prendre des risques. Avec des attaquants qui ont montré toute leur classe, à savoir Soudani et Feghouli, qui ont le sens du but, prendre des risques leur serait d'une grande aide pour concrétiser et assurer une victoire. En tous les cas, je reste optimiste quant à un bon résultat de notre Equipe nationale à Ouagadougou, dimanche prochain.