Alors qu'on avait critiqué Jamel Debouzze d'avoir piqué un comique algérien Abdelkader Secteur, pour en tirer profit, voilà que les nouvelles télévisions algériennes piquent le concept du comédien franco-marocain pour en faire une émission 100% algérienne. Ainsi, la nouvelle chaîne Al Djazairia, diffuse sur son canal expérimental (encore et toujours), une émission intitulée Qahwt El Gousto. Cette émission qui n'est pas originale est une reproduction réelle de l'émission Le Jamel Comedy Club, l'émission créée, produite et présentée par Jamel Debbouze et diffusée en clair sur la chaîne Canal+ tous les samedis de l'été, de 2006 à 2008. Les producteurs d'Al Djazaïria, ont même importé les mêmes stores rouges, comme décor pour les quelques comiques amateurs qui défilent sur le plateau. Al Djazairia a également copié le concept de Arab talent, en introduisant un jury composé de trois artistes professionnels, avec la table en moins (puisque les membres de jury, sont exposés à la vision, les jambes à l'air). Le jury est composé de l'ex-Directeur du TNA Ziani Cherif Ayad (on ne comprend pas sa présence), Athmane Bendaoud et la comédienne Tounès Aït Ali. L'Emission est présentée par le comédien Nabil Asli dans une étonnante tenue de serveur. L'émission adopte le même principe que l'émission de Debouzze qui repose sur un spectacle de Def Comedy Jam ou de Stand Up, créé par Russell Simmons dans les années 1990 et qui repose sur l'art de la tchatche «nue», sans aucun effet ou décors autour de l'artiste: simplement l'humoriste, ses mots et son public. Cette formule est un art oratoire originaire des Etats-Unis qui a fait connaitre Jamel Debbouze, Smaïn, Gad Elmaleh.....et même Abdelkader Secteur. Le principe du spectacle est simple: sans accessoires, sans effets spéciaux, sans musique, avec seulement un micro, quatre artistes par émission ont chacun cinq minutes de discours pendant lesquelles ils s'adressent directement au public. Au fur et à mesure, l'émission a accueilli de plus en plus d'artistes: chaque représentation accueille pour finir onze artistes qui ont chacun sept minutes. Dans la version algérienne, les comédiens qui sont, on nombre de sept, passent et repassent et comptabilisent les notes du jury. Même si on découvre des talents assez intéressants comme Kamel de Tizi-Ouzou, qui a parodié les candidats aux législatives, ou encore l'Oranais Mohamed Khessani, qui a donné sa version d'un groupe de harraga, le contenu des dialogues reste faible et l'humour est quasiment absent. A cela s'ajoute, une émission techniquement moyenne, mais assez faible par rapport à celle que Debouzze produit pour Canal +. D'ailleurs, on apprend qu'un autre producteur va produire le même concept pour l'Entv durant le Ramadhan avec six soirées prime. Curieusement, cette nouvelle boîte conduite par un ancien producteur des programmes lourds s'appelle Gousto, comme l'émission d'Al Djazairia. On ignore s'il a acheté le concept à Jamel Debbouze vendu à travers son entreprise la société Debjam. Ce qui est sûr est que les Algériens demeurent les plus grands pirates des émissions étrangères et surtout françaises. [email protected]