elles ont été sommées de rejoindre leurs logements, classés orange 4. Plusieurs familles sinistrées, qui logeaient sous les tentes dans la commune de Surcouf ont bénéficié de chalets dans des conditions quelque peu étranges. La rapidité de l'application et les moyens mis en action dans l'opération de déménagement vers des chalets dénote une volonté du pouvoir d'évacuer les tentes, «un peu pour venir en aide au président afin qu'il honore ses engagements de loger tous les sinistrés avant l'hiver». D'ailleurs, même certains titres de la presse publique se sont évertués à titrer «10.000 familles ont quitté les tentes, mais sans préciser dans quelles conditions et où elles sont allées». Bref, il est plus qu'invraisemblable que toutes les actions menées, tambour battant, sont entreprises pour «assouvir les désirs du président de la République en mal de popularité et qui veut réussir son pari de reloger les sinistrés avant l'hiver». Au terme du déménagement à Surcouf, trois des familles nombreuses qui logeaient sous les tentes ont eu la désagréable surprise d'être sommées, de regagner leurs logements situés aux rez-de-chaussée des immeubles en cours de restauration. Une visite des lieux indiqués nous a fait découvrir des logements inhabitables, c'est le moins que l'on puisse dire. Démunis d'eau, de robinets, de toilettes et autres commodités et ayant des fenêtres béates, les logements situés au rez-de-chaussée sont «constamment bombardés par les gravats des travaux en cours sur les étages supérieurs». «Comment voulez-vous que nous y habitions ma famille et moi alors que les maçons vont et viennent», s'est indigné un des pères de famille concernés. Les conditions d'insalubrité des lieux et la promiscuité à laquelle sont condamnées les familles sont révoltantes. Des conditions qui ont conduit les pères à s'insurger et à refuser cette proposition mais «craignent d'être évacués par la force comme cela a été le cas sur d'autres sites». Même les familles qui furent bénéficiaires des chalets ont été désappointées et surprises par l'exiguïté des chalets. Un des chefs de famille, outré, parle de «mépris des citoyens», faisant allusion au traitement dont ils ont fait l'objet. «Si vous nous donnez un chalet pour deux familles nombreuses, autant nous enterrer dans une même fosse», martela-t-il. A la daïra de Dar El Beïda où nous nous sommes rendus pour avoir des éclaircissements, nous n'avons trouvé aucun responsable pour répondre à nos questions.