Continuer la lutte contre «la mafia du médicament» Pénurie de médicaments clament les syndicats pendant que des démentis ministériels suivent. Le médicament fait toujours l'objet de polémique. Alors que le ministre écarte toute pénurie des médicaments, les syndicats du secteur montent au créneau. Les hospitalo-universitaires ont décidé de tenir des sit-in dans l'ensemble des établissements hospitaliers implantés à travers tout le pays, pour demander des comptes et des explications sur les pénuries de médicaments. Cette action intervient après celles de l'Intersyndicale, regroupant les praticiens, présidée par Lyès Merabet, des spécialistes, dirigée par Mohamed Yousfi, et le Syndicat des psychologues conduit par Kedad, ainsi que les médecins résidents. Cette action vient comme une réponse directe aux déclarations du ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Samedi dernier, Djamel Ould Abbès a démenti catégoriquement tout problème ayant trait à un quelconque manque de médicaments. «Aucune pénurie n'avait été constatée au niveau de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH)», a affirmé le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. S'exprimant en marge du premier Congrès africain d'allergologie et d'immunologie clinique, le ministre a rassuré que toutes les précautions ont été prises pour une plus grande disponibilité des médicaments en été et durant le mois de Ramadhan. Aiguisant ses propos, M. Ould Abbès a affirmé que plus de 720 millions de dollars ont été consacrés à l'importation de médicaments durant les quatre premiers mois de 2012 en Algérie. «Nous avons dépassé les 720 millions de dollars pour les quatre premiers mois de 2012, en importation de médicaments», a indiqué M.Ould Abbès. Pour lui, si le problème existait, il ne peut être lié qu'à une mauvaise organisation et à une distribution défaillante de la part des parties chargées de cette tâche. L'argent et la volonté existent pour répondre aux besoins des malades. Ould Abbès a fait part de la détermination de son département à continuer la lutte contre «la mafia du médicament», avant de rassurer les patients quant à la disponibilité des médicaments. Il a souligné que l'Etat algérien veille à la prise en charge des préoccupations des citoyens. Pour lui, les «rumeurs» relatives à une «pénurie de médicaments» relèvent d'une «campagne visant à contrecarrer les efforts de son département pour assainir le secteur des médicaments en Algérie». Il dira, dans ce sens, que «tous les médicaments utiles aux malades sont disponibles au niveau de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH)». Ces déclarations prometteuses et rassurantes n'ont pas infléchi les syndicats qui demandent des comptes au ministère de la Santé et envisagent de saisir le président de la République pour mettre fin au calvaire des malades.