[L'oratrice est revenue longuement sur cette consultation populaire ainsi que sur les innombrables irrégularités]L'oratrice est revenue longuement sur cette consultation populaire ainsi que sur les innombrables irrégularités Inaugurant une série de rencontres avec les militants de la base, Louisa Hanoune a indiqué que l'avènement d'une IIe République est la seule issue pour concrétiser le changement. Si il y a un parti qui est très actif et qui ne cesse de multiplier les sorties sur le terrain pour appeler au changement, c'est bien le Parti des travailleurs. Inaugurant le programme de rencontres avec la base, initié par le comité central au lendemain des élections législatives du 10 mai dernier, Louisa Hanoune s'est adressée, hier, aux militants de la wilaya d'Alger, venus en masse pour l 'écouter. Persuadée que «le PT est victime d'un complot», l'oratrice est revenue longuement sur cette consultation populaire ainsi que sur les innombrables irrégularités qu'elle aurait, explique-t-elle, constatées. Comme à son habitude, Louisa Hanoune s'en est prise violemment au «FLN qui, selon elle, a triché et n'aurait récolté, au bout du compte, que 6% des voix». Tout en précisant que «ceux qui ont aidé ce parti l'ont fait dans l'unique but de protéger et perpétuer le système», la présidente du PT est sûre que sa formation a été spoliée de 28 sièges et que les 6 députés qui lui ont été restitués ne la feront pas changer d'avis. Convaincue, également, que «le Parlement issu du scrutin du 10 mai est illégal, donc pas habilité à se prononcer sur les réformes et la révision de la Constitution», Mme Hanoune a indiqué que «seul le retour à une Assemblée constituante pourrait dénouer le noeud gordien». Etonnée par «le silence radio observé par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika», la dame de fer du PT plaide pour la naissance d'une IIe République qui concrétiserait, dans les formes, le changement tant attendu. A l'en croire, l'Algérie est toujours sous la menace, malgré les gigantesques efforts qu'elle a réalisés dans les domaines de la construction, de l'éducation et de la santé, notamment. Se disant très affectée par ce qui se passe actuellement au Mali et en Libye, avec lesquels l'Algérie partage 2500 km de frontières, Louisa Hanoune s'inquiète pour notre pays et pour toutes ces armes qui risquent de tomber entre les mains de nos ennemis. Evoquant la Syrie, elle croit dur comme fer que «les événements sanglants qui secouent ce pays font partie d'un vaste complot ourdi par les forces du mal pour réduire à l'impuissance tous ceux qui refusent de leur prêter allégeance». Au passage, elle n'a pas manqué de critiquer les partis qui ont appelé à une assemblée parallèle pour chambrer la nouvelle Assemblée. «Nous refusons ces pratiques qui portent atteinte à nos institutions et les discréditent. Nous préférons agir dans la légalité pour exprimer notre mécontentement.» Louisa Hanoune s'est, ensuite, penchée sur la crise financière, sans précédent, que vivent les Etats-Unis et l'Union européenne. Citant les cas de la Grèce, Louisa Hanoune a affirmé que «même l'Espagne est dans l'oeil du cyclone». Très critique à l'égard de la mondialisation et de ceux qui veulent faire main basse sur les richesses des pays en voie de développement, elle dit ne pas comprendre pourquoi l'Algérie prêterait de l'argent au FMI, lui qui avait cherché à nous humilier, en nous imposant des mesures draconiennes dans les années 1990 «Nous avons plus de 200 milliards de dollars de dépôt dans les banques européennes et américaines. Pourquoi ne pas utiliser tout cet argent pour développer davantage notre économie et créer des millions de nouveaux emplois?», s'est- elle demandé. Louisa Hanoune s'est aussi prononcée à propos des négociations avec l'OMC, estimant que l'Algérie était en position de force et qu'elle n'avait pas à répondre aux injonctions de cette dernière pour y entrer.