Liès K. est une victime qui lance un désespéré appel au procureur de Bir Mourad Raïs pour entendre Djamel Z. dit «Ben Laden!». L'exécution des décisions de justice reste, en 2012, qu'on le veuille ou pas, le talon d'Archile de notre chère et unique justice. Rien que pour cela, les justiciables ont grandement raison lorsqu'ils crient leur douleur de constater l'état lamentable de cette justice qui fait un grand pas en avant en condamnant les coupables mais en fait six en arrière pour ne pas exécuter les sentences prononcées. Ces jours-ci, c'est Liès K. une victime d'émission de chèque en bois qui fait le porte-à-porte de Bir Mourad Raïs à Chelghoum Laïd (cour de Constantine en passant par Hussein Dey et... Oran), juste pour obtenir une date: celle de voir l'escroc qui l'a ruiné avec l'émission d'un chèque sans provision passer enfin devant les juges du tribunal de Bir Mourad Raïs (cour d'Alger) et obtenir gain de cause. Seulement voilà, alors que Liès K. à son âge, celui d'un grand-père normalement tranquille, se démène, Djamel Z. l'escroc se repose en taule du côté de Constantine purgeant la peine de quatre ans ferme prononcée à son encontre par l'ex-Cirta pour émission de chèque sans provision. Il faut vite préciser ici que ce Djamel Z. surnommé par la police judiciaire d'Oran: «Ben Laden» n'a pas été neutralisé facilement en fin 2011 après une chaude et lassante traque mise en branle par les enquêteurs d'El Bahia et d'El Bahdja. Malin comme tout, Djamel Z. a sur le dos, trois condamnations par défaut appuyées de trois mandats d'arrêt balancés depuis l'ouest, le centre et l'est du pays. De quoi donner le tournis à tous ceux qui attendent Djamel Z. pour être remboursés selon la loi. L'espoir de Liès K. né en décembre 2011, est en train de fondre comme neige au soleil en juin 2012. Il a envie de laisser tomber, car il ne comprend pas que la justice, qui a entre les mains l'escroc à juger par trois fois, ne l'ait fait qu'une seule fois. La victime ne comprend pas cette lenteur qui ressemble, pour un non-initié, pour ce qui est de la marche de la justice, à du laxisme. Révolté, inconsolable, Liès K. est tout de même optimiste, car il a trouvé quand même des initiés aux procédures judiciaires que le «réseau» du parquet est en branle et que très bientôt, Djamel Z. sera transféré de Constantine à Bir Mourad Raïs pour être entendu. D'autre part, Liès K. a la mine défaite depuis qu'il a appris que Djamel Z., ce rusé escroc, avait tout préparé avant de prendre le large pour une longue escapade qui ne l'a véritablement pas sauvé totalement. Là où il a exercé ses talents d'escroc professionnel, il louait tout: les appartements, les voitures, entre autres. Ainsi, si jamais il se trouvait être coincé, il ne pourrait rembourser les victimes qu'en restant en taule et échapper ainsi au remboursement... Recherché depuis octobre 2008, soit près de 38 mois, Djamel Z. avait été arrêté à Oran en riant sous cape en pensant comment passer le séjour en prison plutôt au calendrier à ficeler pour rembourser ses proies dont Liès K. qui demeure convaincu qu'il y a peut-être une faille qui fait que la justice peut découvrir juste pour retrouver l'énorme somme amassée à Oran, Alger, Sétif et Constantine. Ces grandes villes où tout peut se passer sous couvert d'un badge au port, ou encore d'une connaissance à l'aéroport ou mieux encore, au sein d'un ministère de souveraineté! En attendant des jours meilleurs, Liès K. en victime respectant la justice, attend beaucoup du procureur de la République de Bir Mourad Raïs (cour d'Alger) qui peut faire comparaître dans sa juridiction Djamel Z. dit «Ben Laden» oui, il peut...