La campagne pour les élections de l'assemblée constituante débutera officiellement aujourd'hui en Libye, a annoncé la commission électorale, ouvrant ainsi la voie à un premier scrutin démocratique après quatre décennies du régime de Mouamar El Gueddafi. Les candidats ont 18 jours pour faire campagne, du 18 juin au 5 juillet, a-t-elle indiqué hier. Après vérification, 2 501 candidats indépendants et 1 206 candidats de groupes politiques sont éligibles, selon la commission. Au total, 142 groupes politiques présentent des candidats. Le 7 juillet, les Libyens doivent élire les 200 membres du premier Congrès général national libyen (Assemblée constituante) qui devront nommer un comité d'experts chargés de rédiger un projet de Constitution qui sera ensuite soumis à référendum. Une fois que la nouvelle Assemblée aura tenu sa première session, le Conseil national de transition (CNT), qui dirige la Libye depuis la chute du régime El Gueddafi en octobre 2011, doit démissionner. Le scrutin, prévu initialement le 19 juin, conformément à un calendrier fixé par le CNT, a été retardé pour des raisons techniques et logistiques. «C'est encore serré, mais notre équipe électorale (...) croit que c'est un calendrier tenable», a déclaré l'émissaire de l'ONU pour la Libye, Ian Martin, en qualifiant de «sage» la décision de donner davantage de temps aux électeurs pour se familiariser avec les candidats. «Il n'est pas nécessaire que ce soit une élection parfaite, mais c'est une élection très nécessaire», a-t-il ajouté. M.Martin a indiqué que des experts de l'ONU conseillaient le ministère de l'Intérieur sur les questions de sécurité pour ces premières élections nationales depuis la chute du régime de Mouamar El Gueddafi tué à l'issue d'une intervention militaire de l'Otan et de pays occidentaux et de monarchies du Golfe. «Dans une situation post-conflit, ce serait irréaliste de penser qu'il n'y aura pas du tout de problèmes de sécurité, mais je suis très encouragé par le fait qu'il n'y a pas eu d'incidents sérieux lors de l'enregistrement des votants», a-t-il ajouté. Plus de 2,7 millions de Libyens, soit environ 80% du corps électoral potentiel, se sont inscrits sur les listes électorales. «Une fois qu'il y a des candidats en compétition, l'état d'esprit peut s'échauffer un peu, mais je crois que la capacité est là pour faire face aux problèmes de sécurité s'ils surgissent», a souligné M.Martin.