Amar Benbelaïd s'attaque à un géant de l'histoire de l'Algérie. C'était Boudiaf est un essai historique qui raconte le vécu de l'homme. Non sans évoquer le drame de sa disparition, il y a vingt ans. Amar Benbelaïd, en ancien dirigeant du Parti de la révolution socialiste, connaît bien Boudiaf. C'est cette intimité qu'il restitue en 164 pages aux éditions Société des écrivains. Un ascète combattant. C'est ainsi qu'il qualifie son ami. Même s'il préfère parler de lui en tant que compagnon. Ce ne sont pas ces réserves qui empêchent le père de l'auteur d'être l'ami de Boudiaf. Les deux hommes se connaissaient bien. Autant dire que Amar Benbelaïd a eu accès à des sources précieuses pour témoigner du combat de Boudiaf. Dès avant 1954. Que dire de cet homme qu'on alla chercher en janvier 1992 pour essayer de sauver ce qui pouvait l'être? s'interroge l'auteur. Ce dernier s'offusque du fait que journalistes et historiens aient parlé de Boudiaf sans même l'avoir rencontré. Seule exception notable: les époux Barrat. Amar Benbelaïd et Boudiaf devaient se voir le 1er juillet 1992. Mais quelques jours auparavant, un 29 juin, le président est assassiné. Pour l'auteur, c'est l'espoir qui était assassiné. Hormis cette immense déception, le livre est riche de révélations. La jeune génération apprend que Boudiaf a refusé de prendre la tête de l'opposition au Gpra. Suite à quoi Boumediene se tourne vers Ben Bella. Voilà un condensé d'histoire de trois présidents de l'Algérie indépendante.