La télévision privée tunisienne, Nessma TV, a gagné la semaine dernière son procès en Algérie contre la société de production Bela Prod, qui avait réalisé le sitcom Caméra chorba 2. La télévision tunisienne avait accusé la société de production algérienne d'avoir perçu de l'argent pour produire le sitcom algérien et de l'avoir ensuite revendu à la télévision algérienne, sans l'aval et l'autorisation de celle-ci. Bela Prod avait perçu de l'argent de la chaîne tunisienne en tant que coproducteur de la série mais également pour produire des capsules de quelques minutes intitulées Maouahib Ramadhan (les talents de Ramadhan). Un programme qu'elle n'a jamais livré. La société algérienne a pris la chaîne tunisienne de court alors que celle-ci avait organisé une conférence de presse pour le présenter comme le produit phare de Ramadhan. Cet épisode ramadhanesque avait surpris tout le monde et créer une tension entre la télévision tunisienne et la télévision algérienne. Le sitcom Caméra Chorba 2, est une série loufoque réalisée par Karim Khedim, inspiré des shorts programmes comme Un garçon et une fille diffusé sur M6 et à mi-chemin entre le zapping de Canal + et la Caméra Café de M6. Autoproduit pour la première saison après une diffusion mitigée sur l'Entv, Caméra Chorba 2 avait rencontré un succès auprès des téléspectateurs algériens. Mais pour la deuxième saison, la télévision avait refusé le devis proposé par Bela Prod, alors celui-ci proposa le produit pour Nessma TV qui fut vite intéressée. Mais la coproduction tourna au désastre. La boîte Karoui and Karoui, installée en Algérie, a alors décidé de poursuivre l'entreprise algérienne en réclamant presque 1,5 milliard de centimes de dommages et intérêts. La série avait pourtant connu un succès. Cosmopolite et régionale, elle donnait le moyen d'expression à plusieurs régions de l'Algérie. Les Algérois, représentés par le très présent, durant ce Ramadhan, Hamid Achouri, toujours aussi présent et plus efficace que dans les sketchs. Bela Prod qui avait conçu la deuxième saison de sketchs plongée dans la société tunisienne avec toujours un ascendant algérien. Dans l'épisode du Camping à Hammamet, Caméra Chorba 2 avait donné une image sucrée-salée et très tangible de la famille algérienne, (toujours forte dans le système D dans el kfaza). L'épisode du BBQ avait montré que les touristes algériens sont très présents en Tunisie et que parfois ils savent être solidaires. La série avait choisi cette saison pour transférer une famille kabyle en France, même si cette famille venue de «taddart» parle l'arabe kabylisé. La région de l'Oranie était fabriquée autour d'une famille algérienne modeste dont le jeune s'appelle Houari, comme tous les Hamraoua, adore le foot. Karim Khedim, auteur et réalisateur de cette série, avait réussi à imposer une famille chinoise composée de trois personnes dont une femme qui parlent tous l'arabe. [email protected]