En arrachant la relaxe à Blida, le maire de Zéralda a évité un autre clou... Après une mise en examen de deux semaines, le dossier concernant Mouhib Khatir, le maire de Zéralda (Alger) poursuivi pour escroquerie à l'encontre d'un commerçant de Bou Ismaïl a connu, lundi, son verdict à la cour de Blida, Malika Djabali et ses deux conseillères n'ont sans doute pas eu à se faire des cheveux blancs, car Sihem Benmlouka, la juge de la première instance depuis Hadjout, avait préparé un jugement parfait où tout avait été passé au crible: de quoi pousser le parquet à se terrer et ne pas interjeter appel. Rien n'y fit: la solidarité du siège et l'opportunité des poursuites sont venues s'ajouter au ridicule principe de «grossissement de statistiques» outrageusement suivi par les robes noires debout et donc un autre procès avait eu lieu le 4 juin 2012. Les faits en eux-mêmes avaient dévoilé la face affreuse d'une justice aveuglée par la rancune, la recherche de poux sur et dans le cuir chevelu, une justice qui a voulu via l'instruction, jeter le maire de Zéralda en taule pour escroquerie alors que la réalité au moment des faits, faisait que c'était le commerçant...l'inculpé de faux autour d'une facture...surfacturée. En effet, le maire avait refusé d'honorer le montant de la facture présentée par le commerçant, car elle contenait des produits payés cash au frangin du commerçant. Et rien que pour cela, l'élu de la première commune d'Algérie devait envoyer se promener le commerçant ailleurs. Mais parce qu'il fallait le faire plier, on l'a fait. Et le maire connaîtra sept mois d'incarcération préventive avant d'être jugé. Et encore, il avait fallu un coup de baguette du frais président de cour avec l'approbation de Boumediene Bacha, le procureur général de Blida, venus bosser et non pas régler des comptes où ils y étaient totalement étrangers, pour que le dossier bougeât du tiroir de la juge d'instruction dont le comportement avait été pour le moins pas... «sunnite» car en partant en congé, elle prit soin de mettre sous le paillasson la clé du tiroir qui contenait les dossiers dits «sensibles». Cela avait fait rougir de honte la présidente du tribunal de Hadjout, Yasmina Benzadi, cette magistrate qui traîne derrière elle des années de soins et loyaux services à la justice car, non seulement, elle craint Allah, mais surtout pense à chaque instant qu'elle a des enfants à préserver dans leur quotidien car elle doit avoir dans son cervelet que «cela n'arrive pas qu'aux autres». Et ce n'est certainement pas un Mahdjoub qui aurait pu la faire plier! Dans la foulée, Djabali, une autre magistrate, qui a la même mentalité que Benzadi, n'a pas voulu prendre de risques à l'audience. Elle a très bien écouté, aussi bien la victime la prévenue, que leurs avocats. D'ailleurs, Maître Samir Sidi Saïd avait, sitôt sa plaidoirie achevée, plié bagage laissant son adversaire et ami, Maître Djamel Fodil, répliquer à l'aise sans crainte d'être interrompu. Et c'est Djabali qui fera le reste en ne voulant pas trop s'étaler autour de faits qui n'étaient pas plus alarmants qu'un...rat mort! Cette affaire, qui aura duré plus d'une année en comptant les audiences du juge d'instruction, les renvois d'audiences, le procès à Hadjout et enfin celui de Blida face à Malika Djabali qui a eu la partie belle, n'aura finalement brillé que par le mutisme du parquet «alerté» par Benmlouka à propos des «dribbles» du commerçant. Victime et mis à l'index par Maître Djamel Fodil, un des défenseurs du maire qui avait demandé à ce que la greffière de Hadjout prenne acte du fait que la «victime» venait de reconnaître à la barre, en direct, live, qu'elle n'était pas si victime que cela puisse paraître, mais plutôt que «le commerçant a usé de faux en surfacturant des produits électroménagers sur la même facture que les i-phone remis aux membres de l'exécutif de l'APC de Zéralda», avait hurlé le conseil qui s'était plu à répéter le «truc» qui a envoyé son client, le maire, en détention préventive. «Imaginez Mme la présidente, un instant, que le maire fût en train de régler cash sa dette au commerçant qui se dit aujourd'hui victime» et ce, de main en main avec le propre «frère dudit commerçant». Imaginons maintenant quelle avait été la réplique du maire à la lecture de la facture: «Ecoutez, Monsieur. L'APC n'est pas là pour dilapider les fonds publics. Vous réclamez le prix des produits déjà réglés. Je refuse donc d'honorer cette facture!». «Sur ce, le commerçant alla déposer plainte et tout ira vite. La taule! De quoi faire taire le maire durant tout l'été, l'automne et la mi-hier!» avait conclu Maître Fodil, heureux que la juge l'ait suivi, mais malheureux que le procureur ait classé l'affaire. C'est quoi ça? Sans commentaire.