Le secteur de l'agriculture est mobilisé pour protéger les revenus des agriculteurs du fait d'une abondance de la production agricole en 2012, a indiqué dimanche le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, M. Rachi Benaïssa. "Actuellement, nous sommes mobilisés pour aider les agriculteurs à ne pas perdre" de l'argent, a-t-il souligné dans des déclarations à la presse en marge d'une réunion trimestrielle d'évaluation des contrats de performance des wilayas. Il a cité certains produits où la hausse de la production pourrait pousser les producteurs à abandonner leurs activités en cas de pertes avérées. Il s'agit notamment de la pomme de terre, de l'ail, de l'oignon, de la viande blanche et des abricots. "On est en train de tout faire pour protéger leurs revenus", a dit M. Benaïssa en citant l'exemple des producteurs de pomme de terre qui vendent leur produit à des prix très bas. Pour y faire face, les pouvoirs publics ont actionné le système de régulation des produits agricoles de large consommation (Syrpalac) qui consiste à stocker les surplus de production en garantissant un prix minimum aux producteurs. D'après le bilan provisoire arrêté au 30 juin dernier, la production de pomme de terre a atteint 27,13 millions de quintaux ( mls qx) contre un objectif assigné au titre des contrats de performances pour toute l'année 2012 de 29,25 mls qx. Les wilayas d'El Oued et de Mostaganem réalisent à elles seules 65% de la production nationale. Par ailleurs, le ministre a souligné que les réformes introduites au secteur de l'agriculture et du monde rural ont permis de sécuriser les acteurs et d'améliorer la visibilité aux opérateurs qui veulent investir dans le secteur. Il a cité, dans ce sens, l'amélioration du taux de croissance en volume de la production agricole qui s'est établie en moyenne à plus de 13% durant les trois dernières saisons après des taux de 31% en 2009, de 8,5% en 2010, et de 10,5% en 2011. "Nous devons maintenir ce taux appréciable qui est le résultat d'une bonne pluviométrie, de la sécurisation des producteurs et de la hausse de la demande, laquelle est due à l'amélioration du pouvoir d'achat des consommateurs", a noté le ministre. Pour préserver la durabilité de cette croissance, M. Benaïssa a recommandé aux cadres de son secteur d'"orienter 50% de leur effort" vers le développement des systèmes de l'économie de l'eau pour élargir la superficie irriguée estimée actuellement à 1,1 million d'hectares, l'objectif étant d'arriver à 1,6 million d'ha à moyen terme. "Il faut élargir cette superficie tout en économisant la ressource", a-t-il souligné, révélant une étude effectuée par le BNEDER selon laquelle il est possible d'atteindre les 2,2 millions d'ha de périmètres irrigués.