Quelques jours après la reprise du mouvement de grève des travailleurs à la laiterie de Draâ Ben Khedda, le sachet de lait commence à manquer sur les étals des commerçants. La pénurie touche plusieurs communes, essentiellement du littoral Ouest de la wilaya où les distributeurs assurent l'approvisionnement dans leur grande majorité. Le mouvement inquiète les populations car il intervient, doit-on le rappeler, à quelques jours du mois de Ramadhan. En effet, hier à travers les communes, les citoyens peinaient à se procurer un sachet de lait. Chez les commerçants, c'est toujours la même réponse. «Le distributeur n'est pas passé aujourd'hui.» Cependant, les quelques chanceux parviennent tout de même à mettre la main sur un sachet d'une autre laiterie, mais très rarement. D'autres laiteries existent en effet, mais elles ne parviennent pas à combler le déficit laissé par celle de Draâ Ben Khedda, car, cette dernière approvisionne par ses réseaux de distributeurs un grand nombre de communes. Notons également que ce mouvement de grève touche les collecteurs de lait ainsi que les éleveurs. Par ailleurs, il est à signaler que les travailleurs qui ont observé plusieurs mois de grève ont décidé de reprendre le travail pour permettre à la commission d'enquête qu'ils ont demandée de faire son travail dans la sérénité. Ces derniers attendent encore les résultats de cette dernière, mais rien ne pointe à l'horizon. Voilà pourquoi le syndicat a pris la décision de reprendre le débrayage. Pour rappel, les travailleurs de cette laiterie ont lancé un mouvement de grève pour sa renationalisation. Ces derniers qui demandaient la reprise par l'Etat de la laiterie reprochaient au nouvel acquéreur des pratiques contraires à la législation du travail et des lois commerciales. Pour convaincre de la pertinence de leurs accusations, les travailleurs ont demandé une commission d'enquête comme préalable à la reprise du travail. Face à la mobilisation et à l'élan d'adhésion de la population et des partis politiques au mouvement des travailleurs, les pouvoirs publics ont accepté d'envoyer une commission d'enquête. Celle-ci fut effectivement reçue et le travail a repris. Mais cette semaine, les travailleurs ont décidé d'un débrayage car l'enquête n'a pas donné de suite. En fait, ce mouvement de grève a été décidé par le syndicat pour demander aux pouvoirs publics de tenir leurs promesses. Une demande appuyée par les populations qui redoutent que la pénurie s'installe dans la durée, à la veille du mois sacré.