L'ambassadeur français a souligné la densité exceptionnelle des rapports humains entre les deux pays «Oui, n'en déplaise aux esprits chagrins, notre relation est bonne», a souligné le diplomate français. Le nombre de visas accordés aux Algériens pour se rendre dans l'Hexagone a doublé en cinq ans, selon l'ambassadeur de France à Alger, André Parant. «Le nombre de visas délivrés par nos consulats généraux en Algérie, qui était d'environ 100.000 en 2007, devrait atteindre 200.000 en 2012» a déclaré André Parant lors d'un discours prononcé dans la soirée d'avant-hier, à l'occasion de la fête de son pays coïncidant avec le 14 Juillet. C'est ainsi que l'ambassadeur français a voulu souligner la densité exceptionnelle des rapports humains entre les deux pays. Il argumente ses propos par des chiffres incontestables soulignant cette proximité. Aussi, a-t-il rappelé que près d'un million d'Algériens résident en France où ils participent activement à la vie économique et sociale. De même qu'un nombre bien plus important de Français ont des racines en Algérie. Et que plus de 150 vols relient chaque semaine l'Algérie et la France. Des chiffres éloquents qui marquent une coopération étroite entre les deux pays en dépit du froid qui a marqué les relations politiques depuis ces dernières années. Pour le diplomate français, il serait absurde de ne pas tirer parti des atouts «que nous ont légués près de deux siècles d'histoire partagée, si mouvementée et douloureuse qu'elle ait été. Enfin, parce que nos destins sont liés, et que c'est donc ensemble que nous devons bâtir notre avenir». Selon, l'ambassadeur, l'Algérie représente pour le ministère des Affaires étrangères français, le premier ou le second pays d'affectation de ses crédits de coopération, avec un accent particulier mis sur l'enseignement supérieur et la recherche et sur la modernisation de l'administration. «On dénombre plus de 600 conventions de partenariat entre universités françaises et algériennes. Plus de 1500 enseignants-chercheurs algériens bénéficient chaque année de bourses de stage ou d'études en France; plus de 22.000 étudiants algériens -5000 de plus chaque année- étudient dans nos universités.» A ceux-là, il faut ajouter les plusieurs centaines de chercheurs qui effectuent un séjour de longue durée dans nos centres de recherche. C'est dire que la formation des ressources humaines constitue un enjeu majeur et au profit de laquelle l'Algérie consent elle-même un effort considérable. A cette proximité de formation, il y a l'aspect économique qui est tout aussi intense. «La France demeure le premier fournisseur de l'Algérie, et son troisième partenaire commercial. Surtout, les quelque 450 entreprises françaises présentes en Algérie, sont, hors hydrocarbures, les premiers investisseurs étrangers dans le pays et contribuent, par la création d'emplois, par la formation professionnelle et par le transfert de technologies, à son développement», a affirmé André Parant. Cela, même si les entreprises françaises demeurent toujours frileuses en termes d'investissements consentis dans un pays qui n'est autre que le troisième partenaire commercial de la France à travers le monde. Sur ce plan, des efforts colossaux restent à faire pour sortir de cette vision mercantiliste selon laquelle l'Algérie est un grand souk où l'on écoule la marchandise. Abordant l'aspect symbolique de cette fête, l'ambassadeur a relevé qu'elle intervient à la faveur d'élections présidentielle et législatives où la France s'est dotée d'un nouveau président de la République et d'un nouveau gouvernement. Cette fête coïncide également avec la célébration du Cinquantenaire de l'Indépendance. Pour M.Parant, le Cinquantenaire «est l'occasion pour les Français, de saluer l'oeuvre considérable accomplie par l'Algérie au cours des dernières décennies, dans de nombreux domaines», «je le dis très sincèrement à nos amis Algériens: nous savons par quelles épreuves vous êtes passés; nous admirons le courage et la détermination dont vous avez fait preuve dans l'adversité (...)». Au sujet des relations politiques, l'ambassadeur français a fait savoir que son pays a entamé une nouvelle démarche avec les nouvelles autorités de son pays. «Le moment paraît donc propice pour porter un regard attentif sur notre relation, évaluer le chemin parcouru et tracer ensemble des perspectives concernant son avenir», a-t-il dit dans son discours. «Si vous permettez au nouveau venu que je suis en Algérie de formuler un jugement sur l'état de notre relation, je dirais qu'elle est bonne, mais qu'elle peut encore être substantiellement renforcée. Oui, n'en déplaise aux esprits chagrins, notre relation est bonne». M.Parant a, par ailleurs, confirmé la visite que le président François Hollande devrait effectuer en Algérie avant la fin de cette année à l'invitation du président Abdelaziz Bouteflika. Enfin, il n'a pas manqué d'adresser «un salut respectueux aux anciens combattants algériens de l'armée française, dont la présence ici (à la fête du 14 juillet, Ndlr) ce soir symbolise à elle seule toute la richesse et la singularité de la relation qui unit nos deux pays».