La 6e édition du Festival culturel du malouf qui s'est déroulée sous forme de concours d'accès au prochain festival international du même genre, que l'antique Cirta va accueillir en octobre prochain, s'est clôturée, hier, à Constantine avec la distinction de la troupe de Bouchama Badreddine qui a remporté le Premier Prix accompagné d'une prime de 400.000 DA. Le Second Prix récompensé par une prime d'une valeur de 300.000 DA a été décerné à l'association El Fan Oual Adab de Blida, alors que le Troisième Prix évalué à 200.000 DA a été décroché par l'Association constantinoise pour le patrimoine musical. Les trois formations musicales lauréates ont été ainsi qualifiées pour participer au prochain festival international du malouf. L'annonce des résultats a eu lieu pendant une soirée d'anthologie animée par des ténors du malouf à l'image de l'association «Maqam» et la troupe de l'artiste connu et reconnu Salim Fergani qui, évoluant hors concours, ont émerveillé le nombreux public venu assister à un récital du terroir haut en couleurs. En effet, lors de cette soirée mémorable, le cheikh Salim Fergani, fils du cheikh Hadj Mohamed Tahar Fergani, maître incontesté de cet art, n'a éprouvé aucune peine à réconcilier l'assistance composée en majorité de fins connaisseurs avec un genre musical qui a été délaissé pendant des années, avant de revenir au premier plan grâce aux efforts inlassables d'artistes virtuoses déterminés à perpétuer des traditions ancestrales que Constantine refuse d'abandonner sous le fallacieux prétexte de la modernité étriquée. Les chants des noubate maya et sika inspirés des genres hawzi et mahjouz ont transporté littéralement les spectateurs dans une époque que l'on croyait révolue à jamais. Une soirée durant laquelle l'assistance s'est laissé bercer par les mélodies raffinées et majestueuses exécutées avec beaucoup d'art et de perfection. Celles-ci confirment encore une fois que les «mouachahat», les «m'saddar» du genre «ya nadim intabih oua astabchar» ou «nour assabah», symbolisant la popularité d'une musique qui a réussi à s'imposer sur la scène musicale constantinoise malgré toutes les influences raï, hip-hop et autres. «Ana al mamhoune belghram», «Jamalou la youssaf kaannahou hosn Youssouf», «Hilal bane», «Ya Ghosn An fnaqaa» ainsi qu'un couplet du mahjouz, ont clôturé ce 6e Festival national du malouf qui a été, de l'avis de nombreux connaisseurs de ce genre musical, une réussite.