Un hommage a été rendu samedi soir au maître du malouf, El Hadj Mohamed-Tahar Fergani, à la salle Ibn Zeydoun (office Ryad El feth) à Alger. L'événement a été animé par son fils Salim Fergani. En présence des ministres de la culture, Khalida Toumi, de la communication Nacer Mehal, des ressource en eau, Abdelmalek Sellal, de nombreux musiciens, artistes et comédiens à l'instar du grand de la musique chaâbie, Boudjemaâ El Ankis, Mohamed Lamari, Sidali Kouiret, Bahia Rachedi et Saïd Hilmi. Cette soirée d'hommage a été animée par un ensemble d'artistes du malouf à l'instar de Salim Fergani, Mounira Fergani, Dib El Ayachi, Laïb Mourad, Hasrour Abderrahmane, Lamsamri Mustapha qui ont présenté un florilège de son répertoire musical, à la fois riche et varié. Une soirée à laquelle un public nombreux a assisté. Le début de la soirée a été animé par l'artiste Salim Fergani qui a entamé la soirée avec des ext-raits de répertoires du terroir, dans une interprétation qui a transporté un public fort impressionné dans un voyage sans fin, au fond d'une musique riche par ses rythmes. Pour sa part, et aux grands mélomane du malouf, Mounira Fergani a envoûté les présents qui goûtaient à un pur délice andalou et en décrivant les valeurs de son père par des paroles atteignant un niveau de poésie surprenante. «Ma Ahlek Ya El Fergani … Fi La3rass Daymen Zehouani ….Ellah Yar3a Li Rabak….Cheikh Hamou Houwa Babak.» La soirée s'est poursuivie dans une ambiance festive. Elle a été également l'occasion d'aborder plusieurs facettes de ce personnage, son parcours, sa vie ont été présentés à une assistance nombreuse composée d'artistes et d'amis. Un véritable monument du genre musical Dans une déclaration à la presse, la ministre de la culture Khalida Toumi a parlé des qualités de cette grande figure du malouf constantinois. «Cheikh El Hadj Mohamed Tahar Fergani est considére comme un véritable monument du genre musical, le malouf, un style bien ancré de la région de Constantine. Un artiste qui a su forger son nom dans le répertoire du malouf», a-t-elle déclaré. Le ministre des ressources en eau, Abdelmalek Sellal a, quant à lui, saluécette initiative en soulignant l'importance de ce genre de distinction pour rendre hommage à tous les artistes pour leur apport à la culture et à l'art en Algérie, à l'image du cheikh El Hadj Tahar Fergani. «Il est également considéré comme l'une des figures de proue du malouf», a-t-il précisé. Sidali Kouiret, très ému, a exprimé, pour sa part sa joie. «Cheikh El Hadj Tahar Fergani est un maître de l'école de Constantine de la musique malouf ; c'est un géant de la musique andalouse et je suis fière du parcours de cet homme», dira-t-il. Il est à noter que Reggani Mohamed Tahar dit Mohamed Tahar Fergani est né à Constantine, fils de Hammou Fergani, s'initie d'abord à la musique orientale égyptienne qu'il découvre à travers le cinéma et s'accompagne, à l'occasion, à la flûte. Mohamed Tahar Fergani intègre la troupe de musique moderne et orientale animée par le musicien Missoum qu'il suit dans ses tournées et séjourne, à ce titre, près d'un an à Alger. Il est pris en charge à son retour à Constantine, d'abord par Mohamed Derdour, fondateur de l'association «Le Lever de l'aurore» puis par si Hassouna Ali Khoudja et surtout Baba Abeïd Kara Baghli. Ses qualités vocales, ses facultés d'assimilation, ses aptitudes techniques et sa maîtrise de divers instruments l'imposent, très vite, sur la scène musicale constantinoise. Il enregistre ses premiers disques, au début des années cinquante, sous la férule de Mohamed Derdour, sous l'enseigne de Déréphone. Il organise des tournées à travers le territoire national et introduit dans son répertoire des morceaux de tradition algéroise, tlemcénienne et marocaine. Les années soixante le consacreront comme artiste d'envergure nationale et il est, dès lors, associé aux manifestations de représentation de la culture algérienne à l'étranger. Sur le plan local, l'influence de Fergani marque profondément les jeunes générations et ses enregistrements compensent, très largement, la disparition des fnadeq et les limites du conservatoire municipal.