Encore une fois, le régime en Syrie donne un exemple de cynisme en s'enfermant dans le concept sécuritaire absolu. La mort de Daoud Rajha, ministre syrien de la Défense nationale, son adjoint Assef Chawkat, le beau-frère de Bachar El Assad, et Hassan Torkemani, chef de cellule de crise, est un tournant décisif de la situation en Syrie. Certes, il est très difficile de donner l'analyse concluante de l'explosion qui a détruit l'endroit le plus sécurisé de Damas, après bien entendu le palais présidentiel au cartier El Mouhadjirine. Mais, connaissant le profil du régime en Syrie, caractérisé par la férocité et les intrigues, la première hypothèse montre du doigt sa responsabilité dans la mort du ministre de la Défense, qui était le premier chrétien à occuper ce poste éminent en Syrie depuis l'avènement du Parti Baath au pouvoir. L'hypothèse, qui reste à confirmer par des informations crédibles, est que le frère du président, qui manipule tout depuis le début, a procédé à l'exécution des hauts responsable de l'armée, qui étaient sur le point de réussir un coup d'Etat contre le régime. Cette opération est strictement liée à la fuite de Manaf Tlass, le fils de l'ancien ministre de la Défense, qui était le seul sunnite à occuper ce poste après Hafiz El Assad. Trois éléments m'orientent vers cette déduction. Primo: la précipitation dans l'opposition à revendiquer l'opération. Secundo: la férocité connue de Maher, qui ne manquerait pas de liquider son propre frère s'il sent une lueur de fléchissement. Tertio: le système sécuritaire compliqué qui fait que tout le monde espionne tout le monde Donc, Maher El Assad, qui a les mêmes talents nocifs des fils de Mouammar El Gueddafi, avait décapité le ministère de la Défense, en portant le chapeau aux opposants du président. Si cette hypothèse se confirme, le rôle des experts russes n'est pas à oublier. La deuxième hypothèse, à ne pas exclure, indique la responsabilité de l'armée libre. Dans ce cas, je n'aime pas être à la place des Russes.