30% des acheteurs ont boycotté les viandes durant la période du 10 au 15 juillet. Ce boycott a permis d'éviter une augmentation de 10% des prix. La Fédération algérienne des consommateurs (FAC) a regretté que les médias publics dont la Télévision nationale et l'agence nationale de régulation de la poste des télécommunications aient refusé de participer à la campagne de boycott des viandes lancée, il y a quelques jours par cette même fédération. «L'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (Arpt) et la Télévision nationale (Entv) ont sabordé la campagne de boycott des viandes que nous avons lancée du 10 au 16 juillet dernier», a déclaré hier Zaki Hariz, président de la Fédération. M. Hariz qui s'exprimait lors d'une conférence de presse organisée hier au siège d'Algex à El Harrach, a expliqué que sa fédération «voulait envoyer des SMS de sensibilisation pour inciter les citoyens à boycotter les viandes, mais l'Arpt a refusé». «Si nous avions pu atteindre les citoyens grâce à leur téléphone mobile, les résultats de la campagne auraient été plus importants», regrette-t-il. Autre organisme pointé du doigt par la FAC n'est autre que la Télévision nationale. «Nous regrettons vraiment le fait que la Télévision nationale ait refusé de participer à cette campagne d'utilité publique arguant le fait que nous sommes en train de mener une campagne politique», rapporte-t-il. «Quelle campagne politique sommes-nous en train de faire si ce n'est la sensibilisation et la protection des droits des consommateurs?» ajoute-t-il. «La télévision en tant que service public n'est-elle pas dans son rôle de sensibiliser les citoyens?» s'interroge le conférencier qui souligne le fait qu'il n'y a pas que l'Entv qui n'a pas adhéré à la campagne mais pratiquement toute la presse publique. «Mises à part les radios locales et Radio El Bahdja, les autres radios n'ont pas joué le jeu», précise-t-il. Pour en revenir au bilan de cette campagne, le conférencier estime que pour un baptême du feu, c'est réussi. «30% des acheteurs ont boycotté les viandes durant la période du 10 au 15 juillet», affirme-t-il. «Nous considérons cela comme une réussite, malgré le fait que nous tablions sur un taux de 60%», atteste-t-il, en indiquant que cette campagne aurait été bénéfique car elle a empêché une flambée sans précédent des prix des viandes. «On a évité une augmentation de plus de 10% des prix de la viande pour le mois sacré du Ramadhan», certifie M.Hariz qui a tenu à remercier la collaboration des commerçants dans cette campagne. «Contrairement aux apparences, les commerçants en général et les bouchers en particulier ont contribué à la réussite de cette campagne», garantit-il.«Eux aussi sont pénalisés par l'augmentation des prix des viandes qui ont fait baisser leur chiffre d'affaires», rétorque-t-il. D'ailleurs, l'Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa) était présente à la conférence pour apporter son soutien aux initiatives de la FAC. «Nous adhérons à 100% aux idées de la FAC, car les commerçants sont d'abord des consommateurs», témoigne Hadj Tahar Boulenouar, porte-parole de l'Ugcaa. Etait également pressent à la conférence l'association «Ness El Khir», un groupe engagé dans l'action sociale et la protection de l'environnement. «Nous sommes fiers d'avoir participé à cette initiative», a affirmé Elias Filali, le représentant de Ness El Khir. Celui-ci a, cependant, tenu à ajouter un petit point aux interventions des autres conférenciers. «La contrebande est l'une des causes principales de l'augmentation des prix de la viande», dit-il. «Notre cheptel est en train d'être passé illégalement par les frontières. Donc même si 100% des Algériens boycottent la viande, les prix resteront élevés à cause de ce phénomène qui se fait avec la complaisance des services aux frontières», conclut-il.