La Fédération algérienne des consommateurs (FAC) appelle au boycott des viandes rouges entre le 10 et le 17 juillet prochain pour dénoncer la hausse «vertigineuse» de leur prix sur le marché. Cette initiative vise à réduire les tarifs pour qu'ils se stabilisent à des prix raisonnables. Selon Zaki Hariz, président de la fédération, «l'objectif de cette campagne est de stabiliser les prix entre 800 et 900 DA. Le choix du timing pour le lancement de cette campagne n'est pas «fortuit», car les initiateurs ont voulu la faire coïncider avec la veille du mois de Ramadhan prévu à partir du 20 juillet prochain, un mois connu pour la grande consommation de viande par les citoyens. Ainsi, la spéculation prend de l'ampleur sans que personne ne trouve à dire, y compris les contrôleurs des prix qui semblent dépassés par les évènements. Pour avoir un écho favorable auprès du consommateur, les organisateurs de cette opération prévoient également le lancement d'une campagne de sensibilisation en s'appuyant sur les dépliants, les affiches, les sms, les réseaux sociaux sur Internet ainsi que sur les différents médias. Les organisateurs de cette action qui débutera le 4 juillet tablent sur une adhésion de près de 60% de la population ciblée. Par ailleurs, la fédération tend par cette opération à sensibiliser les citoyens et leur inculquer les bienfaits de «l'arme du boycott» pour réclamer leurs droits ou dénoncer certains dépassements. Il convient de souligner que les prix des viandes rouges ont atteint les 1400 DA le kg pour le bovin. La viande ovine est quant à elle entre 1100 et 1300 DA/kg. Cette flambée des prix a mis les petites bourses à rude épreuve, notamment pendant le mois sacré du Ramadhan. L'Algérien consomme entre 16 et 17 kg de viande par an M.Boulanouar Hadj Tahar, chargé de communication à l'Union générale des commerçants et des artisans algériens (UGCCA) a expliqué cette flambée des prix des viandes par le déficit constaté en la matière. Contacté au téléphone, il a soulevé le problème des perturbations que connaît le marché national qui ont provoqué même un déséquilibre entre l'offre et la demande au point où la production nationale n'arrive plus à répondre à la demande. Avançant des chiffres, le porte-parole de l'UGCAA a estimé la production annuelle de viande rouge à 350 000 de tonnes, alors que la viande blanche ne dépasse pas les 250 000 tonnes par an. Ainsi la production des viandes rouges et blanches ne dépasse pas les 600 000 tonnes/an pour un besoin d'un million de tonnes/an. Pour assurer l'équilibre, l'Etat importe 600 000 tonnes par an pour une enveloppe de 300 millions de dollars. Le décalage entre le pouvoir d'achat du citoyen et la hausse des prix l'ont contraint à changer son comportement alimentaire en diminuant sa consommation de viande, selon M. Hadj Tahar. Il a indiqué que la consommation moyenne annuelle de l'Algérien en viande se situe entre 16 et 17 kg par an, alors que nos voisins consomment plus de 20 kg par an. En revanche, la moyenne de la consommation mondiale est de 25 kg annuellement. Sur les raisons de ce déficit, M. Hadj Tahar les résume par l'absence de projet fiable en matière d'élevage et de production de viande. Pour combler cette «insuffisance», il faut, suggère-t-il, encourager la filière d'élevage et de production, investir dans la production des aliments du bétail et enfin impliquer les banques dans la production agricole.