La proclamation d'un nouveau parti engendrera une véritable hémorragie au sein du MSP. L'éclatement et les guéguerres au sein des partis sont devenus le premier sport national. Sur fond de statu quo général, les luttes internes font rage. Elle sont motivées par le pur positionnement «participationniste» pour les uns et les batailles en prévision des joutes présidentielles pour les autres. Alors que les 22 partis «sanafir» ont pris congé de la scène politique, la création de nouveaux partis politiques semble être l'unique voie ou solution indiquée à l'approche des élections locales d'octobre prochain et l'échéance de la présidentielle. L'ancien ministre des Travaux publics, Amar Ghoul, l'ex-premier secrétaire national du FFS, Tabbou et Chawki Salhi du PST, font faux bon à leurs anciennes formations respectives en proclamant la création de leurs propres partis. Ces rapports de forces politiques et remue-ménage de grandes tractations et manoeuvres secouent la majorité des partis, notamment ceux d'obédience islamiste. Reste à savoir si les turbulences au niveau des autres partis au pouvoir vont se solder par le même clonage de partis. Le récent éclatement du MSP intervient après la déroute des islamistes aux législatives du 10 mai 2012. La proclamation d'un nouveau parti par l'ancien ministre des Travaux publics provoquera une véritable hémorragie au sein du MSP dont la majorité des cadres longtemps rompus à l'entrisme. Cette perspective fait même craindre une division dans les rangs des autres partis islamistes tel le FCN, de l'ancien ministre de l'Industrie, Abdelmadjid Menasra. Galvanisé par sa performance électorale à Alger et l'ambition de demeurer dans l'Exécutif, le député Amar Ghoul s'inscrit en faux avec la nouvelle stratégie de son parti. Ils s'apprête avec des dizaines de ses partisans à annoncer publiquement la création de son parti intitulé «l'Algérie pour tous». Toutefois, d'autres partis ayant tenté l'expérience de participer à la gestion du gouvernement y ont laissé des plumes. Le MSP ou la formation du défunt Nahnah, est traversé par une crise interne aiguë, conséquence liée à la décision du madjliss echoura de ne pas participer au prochain gouvernement. Cette décision a suscité quelques dissensions et une crise profonde au sein du parti. L'aile ou le clan des «participationnistes» du MSP rejette la nouvelle orientation que le groupe rival veut donner au parti. Cette aile veut inscrire le MSP dans l'opposition pour profiter des effets des révoltes arabes sur injonction de la confrérie des «ikhwan» ou Frères musulmans. Depuis cette fameuse décision, les conflits s'exacerbent et menacent même de faire voler en éclats le parti, avant les locales. Le parti est scindé en deux groupes, voire trois qui aiguisent leurs couteaux à quelques encablures de la prochaine session du madjliss echoura, dont la tenue est prévue pour le 27 juillet. Cette réunion de la plus haute instance du parti entre les deux congrès, est la deuxième depuis les législatives du 10 mai 2012. Ce rendez-vous sera sûrement houleux d'autant plus que la question d'Amar Ghoul sera à l'ordre du jour. Outre la préparation des futures échéances électorales, les locales, notamment, qui se dérouleront en octobre prochain, il serait également question des préparatifs du congrès du MSP dont la tenue est prévue pour le 1er semestre 2013.