«Les promesses faites par les commerçants quant au maintien des prix n'ont pas été tenues», a déploré un chaland. «Les prix qui augmenteront de 20% la première semaine du Ramadhan, seront revus à la baisse dès la deuxième semaine», a indiqué le porte-parole de l'Union des commerçants et des artisans, algériens, Hadj Tahar Boulenouar. Une telle analyse a été faite par les spécialistes de l'Ugcaa qui ont observé la courbe des prix pendant les trois dernières années. En attendant cette hypothétique baisse, les prix des fruits et légumes ont atteint le pic. Les Oranais ne diront pas le contraire, eux qui subissent, impuissants, les affres d'une mesure décidée unilatéralement par leurs fournisseurs. «Les prix de tous les produits ont connu une hausse vertigineuse», a indiqué un chaland rencontré dans le marché de référence «la Bastille» situé dans le centre-ville d'Oran. Et ce dernier de déplorer que «les promesses, qui ont été faites par les commerçants quant à maintenir les prix stables, n'ont pas été tenues». En effet, la tomate, qui a été cédée à quelque 30 DA/kg deux jours avant le Ramadhan, est désormais affichée au prix fort de 60 DA le kg. La pomme de terre, ce tubercule populaire, a connu le même chemin et affiche entre 55 et 60 DA alors que son prix, le jeudi, une journée avant le Ramadhan, oscillait entre 25 et 30 DA/kg. La courgette, cet autre légume indispensable quant à la cuisine du Ramadhan, n'est pas en reste puisque son prix est affiché à 90 DA alors que dans un passé très récent, son coût n'a pas dépassé le seuil de 35 DA/kg. Ce n'est pas tout. Les viandes de toutes les couleurs n'ont pas échappé à la flambée ahurissante des prix. En effet, le poulet vidé, dont le prix variait la semaine dernière entre 300 et 350 DA/kg a repris ses plumes en s'affichant au prix fort de 400 DA/kg. Cela s'est passé au moment où les organismes publics ne cessent de répéter dans leurs sempiternels engagements en promettant du poulet au prix ne dépassant pas les 260 DA/kg. Ce qui tarde toujours à venir. Idem pour les viandes rouges inaccessibles étant donné que le kilogramme de la viande d'agneau est plafonné à 1300 DA. «Ce tarif sera applicable jusqu'à la fin du mois vu que l'approvisionnement en viandes a diminué de plusieurs crans bien avant le Ramadhan et ce, un peu partout à travers les autres wilayas du pays», a indiqué un boucher exerçant au marché de la Bastille. Et ce dernier d'expliquer que «la demande a largement dépassé l'offre». Dans ce même marché, connu pour être le véritable baromètre de la mercuriale, si les clients échappent miraculeusement aux pickpockets et autres voleurs à la tire, la majeure partie de ces derniers (les clients) ne seront, pas indemnes des arnaques de toute nature fomentées par des commerçants cupides et véreux puisque le mois de Ramadhan est présenté pour être un gros business à ne pas rater. Le marché d'Oran qui, quotidiennement est pris d'assaut par des dizaines de familles en quête de prix abordables, est désormais livré à toutes formes de spéculations dont la chaîne est difficile à remonter tandis que les plus futés, en particulier les véhiculés, ne ménagent aucun effort pour se rendre au marché de gros d'El Karma pour s'approvisionner, question d'économiser plusieurs milliers de dinars.