Le Mali a besoin d'unité et d'autorités légitimes et non d'action de milices, a déclaré le ministère français des Affaires étrangères, après l'annonce ce week-end de la création d'un front unifié pour ́ ́libérer ́ ́ le nord du pays occupé par des islamistes armés. ́ ́Le Mali a besoin d'unité. La grave crise que traverse le Mali ne se résoudra pas par l'action de milices mais par celle d'autorités légitimes telles que demandées par l'Union africaine lors du dernier sommet d'Addis-Abeba, en pleine conformité avec la résolution 2056 du Conseil de sécurité des Nations unies ́ ́, a souligné lors d'un point-presse le porte-parole du ministère, Bernard Valero. Samedi, six mouvements d'auto-défense maliens avaient annoncé avoir formé à Bamako un front unifié pour ́ ́libérer ́ ́ le nord du Mali occupé depuis près de quatre mois par des groupes islamistes armés. Des représentants des Forces de libération des régions nord du Mali (FLN), des milices Ganda-Koy et Ganda-Izo (déjà utilisées dans le passé pour combattre des rébellions touarègues), l'Alliance des communautés de la région de Tombouctou (ACRT), la Force armée contre l'occupation (FACO) et le Cercle de réflexion et d'action (CRA) font partie du nouveau front. D'un autre côté, la France a décidé de se doter d'un envoyé spécial auprès de l'Organisation de la coopération islamique (OCI), une organisation avec laquelle elle souhaite développer ses relations, a annoncé le ministère des Affaires étrangères. Lors d'un dîner de rupture du jeûne (Iftar) devant avoir lieu hier au Quai d'Orsay, auquel ont été conviés les ambassadeurs des 57 Etats membres de l'OCI à l'exception de la Syrie non invitée, le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, devait confirmer sa décision de nommer un envoyé spécial auprès de cette organisation, a déclaré son porte-parole, Bernard Valero. Ce dernier sera ́ ́Louis Blin, consul général à Djeddah (Arabie Saoudite), ville où se trouve le siège de cette institution internationale dont nous souhaitons nous rapprocher ́ ́, a-t-il ajouté. ́ ́L'OCI joue un rôle croissant, en effet, pour tenter de résoudre les crises du monde islamique et son secrétaire général M. (Ekmeleddin) Ihsanoglu, lui a conféré une nouvelle dynamique, notamment pour traiter du dialogue des cultures.