Six mouvements politico-militaires d'auto-défense maliens, constitués essentiellement de leaders de la région de Gao (nord-est) ont formé, samedi, un front unifié baptisé «Forces patriotiques de résistance» (FPR). Le Front réunit les représentants des Forces de libération des régions nord du Mali (FLN), des milices Ganda-Koy et Ganda-Izo (déjà utilisées dans le passé pour combattre des rébellions touarègues), l'Alliance des communautés de la région de Tombouctou (ACRT), la Force armée contre l'occupation (FACO) et le Cercle de réflexion et d'action (CRA). Leur ambition : reconquérir par les armes le nord du pays, tombé aux mains des islamistes. C'est ce qui a été rapporté par plusieurs agences de presse. L'un des responsables de ce Front a assuré : «qu'il n'y a que la guerre pour libérer le nord, là où on est. Les négociations et discussions ne pourront plus libérer le nord. On va faire la guerre». Pour Me Harouna Touré, l'un des signataires de l'alliance, «l'armée malienne prend trop de retard». Il annonce «des milliers d'hommes» et «des bases en formation». «Notre objectif, c'est de libérer le nord du Mali, et nous le pouvons. Nous avons des hommes, nous avons la volonté, nous avons du cœur. Nous avons les armes. (...) C'est maintenant : nous sommes prêts à le faire, et nous sommes en train de le faire», a-t-il ajouté. Le Front unifié revendique plusieurs milliers de combattants. Selon certaines sources d'informations, des centaines de jeunes Maliens sont actuellement en formation à l'intérieur du pays pour la reconquête du nord du Mali aux mains des islamistes. Tous se réclament du Front. On trouve également dans ce Front d'anciens miliciens de la région de Gao. Le Front unifié est-il soutenu par l'armée malienne ? Selon un autre responsable des FPR interrogé par RFI, ce soutien n'existe pas aujourd'hui et d'ailleurs il ne l'attend plus. L'ambition de ce nouveau front anti-islamiste est d'installer aujourd'hui un état-major à 600 km au nord de Bamako.