Les rues sont toujours jonchées de détritus divers. La récente grève des éboueurs avait montré à tous que Bouira-ville reste une agglomération très sale. Cette situation, hélas! ne s'est pas limitée aux jours du débrayage, mais demeure une image figée à longueur d'année. Les rues sont toujours jonchées de détritus divers. Les sites réservés aux ordures ménagères dégagent des odeurs nauséabondes toute l'année. Les animaux errants et les insectes rampants y prolifèrent et représentent un réel danger pour les passants. Autour des marchés très fréquentés en ce mois de Ramadhan, les détritus et restes des produits s'amassent en des collines insalubres couvertes de moustiques. Les causes de cette situation sont partagées entre responsables et citoyens. Même si les élus sont souvent désignés du doigt, il reste que les communes à elles seules ne peuvent changer tout. S'agissant du chef-lieu de wilaya, la capitale, vitrine de toute une région, il est nécessaire de dire que la commune de Bouira ne dispose pas de moyens suffisants: manque d'effectif, inefficacité du système de collecte d'ordures et en dernier, absence de civisme des citoyens. La ville produit quotidiennement plus de 54 tonnes de déchets, tous genres confondus. La quantité s'avère énorme comparativement aux moyens dont dispose la mairie. La mise en place depuis trois ans d'un programme directeur de gestion des déchets, la création des comités de quartier, respect des horaires de passage des collecteurs d'ordures et la préservation des espaces verts, n'ont pas donné les résultats escomptés puisque la saleté est toujours là. Le citoyen, pour sa part, joue un rôle négatif. En effet, et comme nous l'avons rapporté dans plusieurs éditions, il se comporte comme un «Robinson Crusoé» sur son île déserte. Il attend que l'Etat vienne nettoyer devant sa porte. Il n'hésite pas à déposer ses ordures après le passage du camion de ramassage. Les déchets restent alors toute la journée sur les trottoirs. Une autre forme d'insalubrité caractérise le chef-lieu de Bouira. Parce qu'il n'y a aucune opération de désherbage toute l'année, chaque été les quartiers sont envahis par des maivaises herbes et les ronces. Certains recourent directement au feu pour les éliminer. La commune a disposé de toutes les formes d'aide à l'emploi. L'opération Blanche Algérie, si chère à M. Ould Abbès du temps où il était à la Solidarité n'est qu'un lointain souvenir. L'Etat paye des milliers, mais sur le terrain, ils ne sont que quelques uns à répondre présent. Oui, des jeunes sillonnent les grandes artères, les plus fréquentées seulement, et nettoient mais moins de deux heures après la poussière, les sachets noirs, les bouteilles... envahissent les lieux. Un autre fait participe à la laideur de la ville. Certains bâtiments n'ont pas été ravalés depuis plus de 30 ans. Les quelques cités qui peuvent se vanter d'être plus ou moins propres sont celles réaménagées, mais et surtout résidentielles. Les cages d'escaliers des bâtiments où exercent les médecins, les avocats, les notaires...ne sont jamais entretenues. Depuis que la fonction de concierge a été supprimée, les résidents recourent à l'individualisme et chacun nettoie juste devant sa porte. Les cages deviennent alors de vrais dépotoirs où des enfants en bas âge risquent des maladies et des allergies. Une autre insalubrité, c'est la pollution sonore. A des heures très tardives, des inconscients à moto réveillent les gens. Comme pour défier le monde à minuit ces motards ôtent les silencieux pour augmenter les décibels de l'échappement. Pour remédier à cette situation lamentable, les citoyens doivent retrousser les manches parce que l'Etat paraît avoir d'autres chats à fouetter. La propreté est le dernier souci des responsables.