L'enlèvement des déchets ménagers pose de sérieux problèmes dans certaines zones urbaines Trop de dépenses, moins de résultats. L'incivisme et l'irresponsabilité au coeur du drame social. Facteur indécent de la dégradation de l'environnement qui se répercute très négativement sur l'image du pays et la santé publique de manière générale, l'enlèvement des déchets ménagers pose de sérieux problèmes dans certaines zones urbaines et rurales, notamment à Alger et surtout Alger-Centre, ce qui n'est un secret pour personne. Près de 12,5 millions de tonnes/an de déchets ménagers sont enlevés par les services communaux qui sont directement responsables de leur gestion, parmi les autres fonctions, scolaire, état civil, social et administratif. Couvert à 71% du territoire national, globalement, cette gigantesque mission est assurée par 39 184 agents affectés au nettoiement répartis comme suit: 20.021 éboueurs, 12.529 balayeurs et 6634 chauffeurs. Cette tâche nécessite aussi du matériel. Le nombre des véhicules utilisés, est de 6055 unités, de différentes capacités, soit globalement 28.686 tonnes. Une simple opération de calcul permet d'affirmer que plus de la moitié des déchets sont enlevés par rapport aux moyens mis en place (124. 249.23 tonnes), mais les résultats ne suivent pas. Trop de dépenses, moins de résultats sur le plan national, alors que certaines APC et wilayas sont irréprochables sur le plan de la salubrité et l'hygiène publique à l'image de Sétif. Le budget alloué pour la couverture des soins et besoins en termes de tenues professionnelles aux agents concernés, est une autre enveloppe financière que les responsables locaux réservent à cet effet. La mauvaise gestion des biens publics au niveau local est flagrante et les factures des dépenses révèlent une différence de taille. «Chacun doit assumer ses responsabilités et comprendre soi-même», dit-on. Rencontré lors de la dernière exposition du Cinquantenaire, (du 7 au 19 juillet à la Safex à Alger), Azzedine Kerri, directeur des finances locales, et ses collaborateurs du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales (Micl), n'ont pas hésité à user de transparence concernant cette activité. En tout état de cause, la responsabilité est partagée entre les citoyens qui dérogent aux règles élémentaires, notamment dans le respect des horaires exigés par les services concernés et le laxisme des responsables locaux qui sont préoccupés beaucoup plus par le mobilier de leurs bureaux et autres véhicules de service, pour sortir et rentrer à toute heure, tout en tournant le dos aux citoyens qui les ont élus pour gérer les affaires publiques. Par ailleurs, la nouvelle politique consistant en la création de centres d'enfouissemment techniques (CET), pour la gestion des ordures ménagères, qui est inspirée de la méthode allemande, n'a pas porté ses fruits. Confrontée aux difficultés d'encadrement et de formation dans tous les domaines liés à cette politique, la gestion traditionnelle des ordures d'immeubles était gérée par des agents de conciergerie méprisés dans le fond. La privatisation du dossier de la gestion des ordures ménagères urbaines et rurales, comme c'est le cas dans plusieurs APC qui ont déjà signé des conventions dans ce sens, avec des entreprises créées dans le cadre de l'Ansej, Cnac, qui a donné des résultats plus moins satisfaisants, pourrait être une solution idoine pour régler une fois pour toutes la problématique de la gestion des ordures ménagères qui pollue le quotidien des Algériens.