Un des représentants phares de la chansons kabyle Les générations post-indépendance ont tout à gagner à écouter les anciens pétris de valeurs ancestrales. Classé parmi les inoubliables chantres de la chanson kabyle à l'image d'Akli Yahyathen, Lounis Aït Menguellet, le défunt Chérif Kheddam, Farid Ali, Cheikh El Hasnaoui et autres figures emblématiques de l'art algérien de manière générale, Taleb Rabah du haut de ses 82 ans, a été honoré au cours de la soirée de jeudi dernier à la salle El Mougar, Alger. «Je préfère vivre digne de mon existence et de mes ancêtres. Peu importe le nombre d'années d'une vie», a répondu ironiquement, Taleb Rabah à Taleb Tahar, un des chanteurs qui lui ont rendu hommage, en guise d'attachement aux valeurs culturelles et ancestrales du pays. Entouré des références artistiques à l'image de Kamel Hamadi, Akli Yahyathen, Mouloud Habib, Ammour Abdennour qui ne sont plus à présenter, une pléiade de jeunes talents a repris ses chansons à l'image de son propre fils Taleb Abdelkader, 42 ans, qui a déjà enregistré deux albums dans le style de son père, selon «Kader», qui a montré des signes d'originalité propre à Taleb Rabah. Aux côtés de Kenza, Nouria, Taleb Tahar, qui ont repris fidèlement des chansons anciennes de Taleb Rabah, auteur de la fameuse et immortelle chanson, Ayakjoune Ayahbibiw! (Oh chien mon ami!) Les jeunes talents ont brillamment repris une dizaine de tubes, Adhiyili Rebbi Dhemmi, achughar ayuliw (Pourquoi mon coeur?), Ayaghrib Idjane Tamurth (Ô immigré qui laisse ton pays) ainsi que Heureux ceux qui ont vu, heureux ceux qui n'ont rien vu et plus. Contrairement à Rachid Koceila, qui était «hors scène moralement avec ses gesticulations», au point que certains n'ont pas hésité à dire «qu'il était en état d'ivresse», cette soirée du Ramadhan 2012, en hommage à Taleb Rabah, devrait s'inscrire en lettres d'or dans les mémoires. Face à ce public merveilleux, l'assistance dans sa globalité et était composées de familles, de personnes adultes ayant le sens des valeurs, Taleb Rabah dira: «Je suis très content de cet hommage. Ce sont des moments inoubliables dans ma vie.» Educateur, moralisateur et militant de la cause algérienne, Taleb Rabah a consacré sa vie à la noblesse de l'art en produisant une moyenne de 150 chansons, toutes porteuses de messages et rappels aux consciences depuis la nuit des temps. Mathechfam ayigoudhar en hommage aux martyrs de la Révolution algérienne, ou Ayamalou yarkhasse Lahlou, Igaghlayene Dhelkarass, portant sur le bouleversement de l'échelle des valeurs, sont quelques-unes des chansons du terroir qui ont refait surface à l'occasion de cette soirée mémorable. Appuyé par un orchestre professionnel digne de ce nom, composé des meilleurs musiciens algériens, à l'image de Allaoua, (un des musiciens phares du défunt Matoub Lounés), les sympathiques Mouloud, et Zahir du groupe Idheflawen et bien d'autres noms célèvres, la soirée de jeudi dernier «c'est du top», disaient de nombreux spectateurs. La salle de cinéma El Mougar, était pleine à craquer, Khalida Toumi, ministre de la Culture en était émue «C'est un artiste exceptionnel. Oui, je dis bien exceptionnel», a-t-elle dit en marge de la clôture de la soirée. La génération post-indépendance, a tout intérêt à suivre et écouter les anciens chanteurs, rien que pour savoir d'où ils viennent et le chemin qui leur reste à faire.