Le Premier ministre turc a prévenu la semaine dernière que la Turquie pourrait exercer son droit de poursuite à chaud en Syrie contre le PKK ou le PYD si ceux-ci lançaient des actions en territoire turc. L'armée turque poursuivait hier le renforcement de son dispositif à la frontière syrienne avec l'envoi de batteries de missiles, de chars et de véhicules de combat d'infanterie dans le sud du pays, a rapporté l'agence de presse Anatolie. Un convoi comprenant des hampes de missiles - l'agence ne précise pas leur type -, des chars, des véhicules blindés de combat d'infanterie, des munitions et des soldats a quitté lundi le commandement militaire de Gaziantep (sud) à destination des zones frontalières de la province de Kilis, selon Anatolie. Un convoi ferroviaire transportant des batteries de missiles anti-aériens et des véhicules de transport de troupes a par ailleurs été dépêché à Islahiye (province de Gaziantep), en provenance de la ville d'Iskenderun (province de Hatay, sud), ajoute l'agence. Le poste-frontière syrien d'Al-Salama, face à la province de Kilis, a été pris le 22 juillet par les rebelles syriens. La ville syrienne d'Ifrin, proche de Kilis et d'Islahiye, est quant à elle, aux mains de combattants du Parti de l'union démocratique (PYD), une formation syrienne liée aux rebelles kurdes de Turquie, le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), selon des sources chez les rebelles syriens. Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a prévenu la semaine dernière que la Turquie pourrait exercer son droit de poursuite à chaud en Syrie contre le PKK ou le PYD si ceux-ci lançaient des actions en territoire turc. La Turquie a procédé au cours du dernier mois à plusieurs renforcements de son dispositif militaire à la frontière syrienne, notamment avec le déploiement de batteries de missiles sol-air. Ces déploiements ont débuté après que la défense antiaérienne syrienne a abattu un avion de combat turc au large de ses côtes, le 22 juin, aggravant des relations turco-syriennes déjà exécrables depuis le début de la répression des mouvements de contestation du régime du président Bachar Al Assad, en mars 2011. M.Erdogan a annoncé fin juin que les règles d'engagement militaire vis-à-vis de la Syrie avaient été changées, de telle sorte que «tout élément militaire qui posera (...) un danger de sécurité à la frontière turque venant de la Syrie» sera considéré comme une cible.