Photo : Sahel Par Salah Benreguia Ces derniers jours ont été éprouvants pour beaucoup d'Algériens : des pics de chaleur rarement égalés, conjugués aux coupures d'électricité survenues dans diverses régions du pays, avec leurs différents dommages collatéraux. En effet, de nombreuses localités du Centre du pays (Alger, Boumerdès, Béjaïa, Tizi Ouzou et Biskra…) ont été plongées, ces derniers temps, durant quelques heures, dans «le noir». Ces coupures intempestives d'électricité, qui interviennent en pleine période de chaleur, n'ont pas manqué de susciter des interrogations sur les capacités réelles de Sonelgaz à faire face au volume important de consommation, mais aussi le courroux des citoyens. Exemple édifiant : les coupures d'électricité enregistrées depuis le début de l'été à Biskra, ont fait sortir la population de cette localité qui a carrément fermé la route. Les manifestations enregistrées à Biskra risquent de se reproduire dans d'autres wilayas, notamment en ces temps de tensions sociales, si les responsables de Sonelgaz ne trouvent pas des solutions rapides et définitives. D'autant que ces perturbations dans l'alimentation en électricité ont des répercussions dommageables sur la conservation des produits périssables, notamment avec la rupture de la chaîne de froid, et sur le matériel électroménager. Même si au niveau de Sonelgaz, on multiplie les communiqués qui préviennent la population sur d'éventuels désagréments, il n'en reste pas moins que la récurrence de ces coupures pose avec acuité le problème des capacités réelles de cette entreprise à répondre convenablement à la demande sans cesse croissante d'énergie électrique. Au niveau de Sonelgaz, afin de mieux rassurer la population, en sus de ses communiqués, divers responsables sont intervenus pour justifier l'origine et les causes de ces coupures. Le principal justificatif est qu'elles sont essentiellement dues aux agressions d'ouvrages électriques (notamment pour le cas d'Alger). Cependant, dimanche passé, l'Opérateur Système Electrique a reconnu la situation tendue que connaît le système électrique national, aggravée par l'incident de la centrale de Skikda, survenu sur un poste de 400 MW. Pour préserver l'intégrité et la sécurité du système électrique national, le même opérateur a indiqué qu'il allait recourir «à des coupures contrôlées en pointe soir». D'où cette question qui consiste à se demander si le volume d'électricité produit actuellement pourrait faire face à la demande nationale en période estivale. La question mérite d'être posée, eu égard aux assurances des responsables de Sonelgaz, il y a quelques jours sur un été sans délestage. Le P-DG du groupe Sonelgaz, Noureddine Bouterfa, a, en effet, indiqué, début juillet, qu'il n'y aura pas de délestage cet été quel que soit le plafond de la consommation. Le groupe a pris, selon son P-DG, toutes les dispositions nécessaires pour couvrir la demande nationale et la consommation des citoyens en matière d'énergie électrique pour l'été 2011 et notamment pendant le mois de Ramadhan. En dépit des assurances de la direction de Sonelgaz, avec ces nouveaux «black-out» intermittents et partiels enregistrés çà et là, les citoyens redoutent le fâcheux remake de la «coupure nationale» de février 2002, notamment durant le mois de Ramadhan prochain.