Plusieurs wilayas du pays sont secouées ces derniers jours par des manifestations à cause des coupures d'électricité. Les coupures d'électricité deviennent la première préoccupation des Algériens et ce depuis le début du mois de Ramadhan. De la petite bourgade à la plus grande ville du pays, ce problème s'est généralisé au point de constituer un danger réel pour l'ordre public. Plusieurs wilayas du pays, comme Constantine, Jijel, Annaba, Batna, Tipaza, Alger, Sétif, etc. sont secouées ces derniers jours par des manifestations à cause de ces coupures qui risquent d'embraser tout le pays, tant le «phénomène» touche toutes les régions, notamment cette dernière semaine. Ce qui aggrave l'exaspération et la colère des citoyens confrontés qu'ils sont à des températures suffocantes, c'est l'horaire où interviennent les coupures; dans plusieurs cas, elles surviennent juste au moment de la rupture du jeûne. Ce qui est considéré comme une provocation et catalogué dans le registre des problèmes sociaux- combien nombreux- qui touchent de plein fouet les Algériens. Mercredi soir, aux environs de 22h30, Alger a été plongée dans le noir et a failli plonger dans l'anarchie. Heureusement que ça n'a pas trop duré. Au moment de la coupure, des cris, des sifflets fusaient de partout notamment au niveau de la grande rue, l'Emir Abdelkader qui grouillait de monde en cette soirée du mois de Ramadhan. En l'espace de quelques dizaines de minutes de privation d'électricité, des dizaines de vols et d'agressions ont été commises. L'image est saisissante. La wilaya de Constantine est le théâtre, depuis une semaine, de manifestations de grande envergure contre les coupures. La nuit de mardi à mercredi, la ville a vécu un véritable cauchemar. Plusieurs axes urbains névralgiques ont été fermés à la circulation, provoquant une anarchie totale. L'accès vers la cité Boussouf à partir du centre-ville a été complètement obstrué par les habitants des cités du 20-Août, du 5-Juillet et de Boudjenana restées dans le noir depuis lundi dernier. Ces citoyens, qui ont dû rompre le jeûne deux jours de suite à la lueur des bougies, n'ont libéré la voie que mercredi matin vers 7 h 30. Non loin de là, les habitants de la cité Boussouf, l'un des quartiers les plus populeux de la ville de Constantine, ont fermé dans la soirée de lundi la route donnant vers la sortie sud de la ville. Cet axe névralgique est resté bloqué pendant plus de 8 heures par les contestataires, de même que le carrefour de la cité Zouaghi desservant la nouvelle ville Ali Mendjeli. Des jeunes des cités Boudraâ Salah et Benchergui ont bloqué mardi soir vers minuit la route d'El Menia reliant la ville de Constantine aux communes du nord de la wilaya. La wilaya de Batna a connu des scènes identiques la semaine passée lorsque les habitants de plusieurs communes sont sortis dans la rue pour protester contre les coupures d'électricité. Cette semaine a été particulièrement chaude et les citoyens des wilayas de Jijel, Sétif, Annaba, Biskra ont manifesté leur colère contre cette situation, incombant la responsabilité de ces coupures récurrentes à Sonelgaz et au gouvernement. Les coupures d'électricité pénalisent également les commerçants qui voient leurs marchandises avariées et les boulangers qui perdent des millions de centimes à chaque coupure. Problème de production ou de distribution, les Algériens n'en peuvent plus. Surtout quand des milliards de dollars sont investis pour récolter, en fin de compte, des privations récurrentes en énergie électrique. A quand donc le règlement définitif de ce problème?