Une vue d'El Bahia L'exclusion devrait «concerner les militants ayant apporté leur soutien à d'autres candidats au détriment du FLN». La restructuration des bases locales du parti FLN ne peut se matérialiser que par la prise d'une série de mesures, quitte à passer par l'assainissement des bases locales en écartant les éléments jugés nuisibles au parti. C'est du moins ce que laisse supposer le communiqué diffusé par les militants de la kasma II, à l'issue de leur réunion de vendredi soir et dont l'ordre du jour a tourné autour de la situation organique du FLN. Les signataires de ladite déclaration, qui appellent les instances centrales du parti à se préparer d'ores et déjà aux élections locales, soulignent la nécessité d'exclure des cadres et militants qui ont abandonné le parti lors des élections du 10 mai. «Il faut exclure ceux qui se sont présentés en candidats indépendants lors des dernières législatives», relève-t-on dans le communiqué dont nous détenons une copie. La même décision, ont souligné les mêmes signataires, devrait concerner «les militants qui ont soutenu d'autres candidats au détriment du FLN lors des dernières législatives». Dans cette diatribe, le secrétaire général du Front de libération nationale, Abdelaziz Belkhadem, ainsi que les instances qu'il dirige, sont appelés à poursuivre la mise en oeuvre des mesures qui ont été prises à l'issue des législatives du 10 mai dernier, mesures qui ont été ponctuées par l'éviction de plusieurs cadres et militants, mis à l'index pour avoir «trahi» le parti en prenant position pour d'autres formations politiques et candidats indépendants, alors que le FLN était dans l'extrême besoin de ressouder ses rangs. Les rédacteurs de la déclaration ont appelé à l'expulsion, sans le citer nommément, du colonel Abid. Ce dernier, qui est officiellement mouhafadh d'Oran après qu'il eut été désigné par Belklhadem en personne, aurait, après son retrait de la course électorale, largement soutenu la liste des candidats indépendants guidée par l'ancien ministre de l'Agriculture au temps de Mouloud Hamrouche, qui n'est autre que Bendaoud Abdelkader. En tout cas, rien n'augure de bon dans la maison du vieux parti, notamment en cas de réveil des militants du noyau dur du Fln d'Oran affiliés à la Kasma II. Cette dernière, constituée en majeure partie des membres de la «famille révolutionnaire», sait attaquer au bon moment tout en mobilisant, à tort ou à raison, des foules considérables. Dans la foulée, la Kasma II peut facilement drainer un nombre important de moudjahidine affiliés au bureau de wilaya de l'organisation nationale des moudjahidine. Leur décision n'a jamais été banalisée tant par la direction du parti que par les bases locales. Dans un passé très récent, les militants de la Kasma II, n'ont pas failli à leur mission, ils ont joué un rôle de premier ordre dans la sensibilisation des électeurs tout en les incitant à voter, le 10 mai, au profit de leur parti, le FLN. Cette décision a été entérinée et mise en oeuvre pendant que le vieux parti vivait une confusion totale au moment même avec plusieurs militants, notamment ceux dont les candidatures ont été rejetées par la hiérarchie du Fln. Les militants du FLN de la Kasma II, ont expliqué que leur sortie médiatique est «une réaction normale pour dénoncer les attaques sauvages perpétrées par le secrétaire général de la mouhafadha d'Oran et son équipe contre le secrétaire général du FLN et ce, dans l'enceinte même de la Mouhafadha d'Oran». En somme, la dernière sortie médiatique du FLN d'Oran n'est pas le fait du hasard, elle constitue un prélude aux élections locales. Cette sortie qui survient à moins de quatre mois du jour J, sera marquée, sans aucun doute, par des déchirements sans précédent. En tout cas, la Kasma II est appelée à devenir dans peu de temps une mouhafadha, sachant que le principe de la mise en place de trois mouhafadhas devant représenter la wilaya d'Oran, a été retenu par la direction du parti.