La colère, qui gronde dans les structures de base du FLN, version Belkhadem, à travers les quatre coins du pays, n'épargne pas à l'évidence la mouhafadha de Annaba. Les militants de base sont montés au créneau pour dénoncer la manière dont sont confectionnées les listes des futurs candidats aux élections communales et de wilaya. Des membres du bureau de la mouhafadha, des secrétaires de kasmas, plus d'une soixantaine d'élus issus de plusieurs assemblées et autres simples militants, sont signataires d'une pétition adressée au secrétaire général du parti pour mettre en garde contre les pratiques qui ont cours au sein de la mouhafadha. Les contestataires ciblent, sans détours, le mouhafadh, et lui prêtent l'intention de vouloir casser le FLN et de l'acheminer vers une débâcle électorale certaine. Ils brandissent comme argument le choix d'éléments « qui n'ont aucun rapport, ni de loin ni de près, avec le parti ». Ils reprochent ainsi au mouhafadh le fait de vouloir rééditer le contexte ayant prévalu lors de la préparation des législatives de mai dernier, et qui a conduit le parti à perdre des sièges. Aussi, les protestataires déplorent-ils « la surenchère qui a lieu autour des positions de têtes de listes des grandes communes comme Annaba, Sidi Amar, El Hadjar, El Bouni et Berrahal ». Dans le même document, les signataires ne s'expliquent pas le pourquoi de la confiance investie en le mouhafadh par la direction du parti. Cela, d'autant plus, soutiennent-ils, « qu'il est derrière la situation de crise que traversent les structures locales du parti ». Les contestataires ne se sont pas contenté de saisir le secrétaire général du parti, ils ont déjà eu à initier un mouvement de rue et réussi à mettre de la pression et acculer la mouhafadha à « baisser rideau ». C'est le contexte de malaise qui prévaut à quelque 2 mois des élections et qui risque de durer, voire de connaître des rebondissements préjudiciables pour le vieux parti. La crise qui secoue les structures locales profite à d'autres partis. De l'aveu même de militants, la fuite a déjà commencé et beaucoup de cadres ont rallié les rangs du RND.