Le ramassage des déchets plastiques à l'instar des bouteilles, des bouchons...reste un travail que beaucoup qualifient d'ingrat La prise de conscience est bien là, mais le chemin à parcourir est encore long... Les déchets plastiques font florès. Sacs en plastique, bouteilles d'eau minérale et autres boissons, envahissent l'environnement des Algériens. Ils l'empoisonnent. Cet amoncellement d'emballages usagés en mal de recyclage, menace l'intégrité de Mère nature. Cette menace est d'autant plus réelle que ces dérivés de l'industrie plastique finissent dans les décharges, à ciel ouvert. Aussi, ce fléau n'est pas prêt de connaître son épilogue avec une tendance de la consommation qui ignore tout du tri sélectif et une indigence flagrante de solutions. Signalons également l'essoufflement prématuré de quelques projets d'utilité publique, comme celui du remplacement, dans les boulangeries, du traditionnel «sachet noir» par des sacs en papier vierge biodégradable, pure cellulose, imprimé avec des encres végétales. Cette opération qui a été lancée en 2011 aura vite montré ses limites suite à «l'absence de sponsors». La distribution des sacs alimentaires a concerné alors et dans un premier temps, les grandes boulangeries d'Alger, de Blida et d'Oran à raison de 2500 sacs par semaine et par boulangerie et devait être étendue pour atteindre un maximum de professionnels à travers le territoire national. L'opération signée par l'Ugcaa (Union générale des commerçants et artisans algériens) devait ensuite toucher les commerçants. Hélas, elle fut un flop et enfonça de plus belle l'Algérie dans son statut de cinquième consommateur mondial de sacs en plastique, après les Etats-Unis d'Amérique, le Maroc, la France et l'Australie. Le sachet noir fait, depuis, de la résistance. En fait, l'Algérie est considérablement en retard dans la valorisation de ses résidus plastiques. Au ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, où, l'on ne communique que rarement sur le sujet, l'on vient tout juste d'élaborer une sorte de feuille de route afin de gérer...dans le proche avenir cette équation. L'on affirme que la gestion des déchets ménagers a particulièrement évolué en termes de technicité, de qualité et de service. Elle est passée d'une approche de type «mono filière» à une approche plus globale, favorisant progressivement les filières de valorisation des déchets. A en croire l'annonce officielle de ce département ministériel, 2012 est une année charnière pour une gestion qualitative des déchets ménagers, «où une attention particulière sera accordée à la mise à niveau et à l'amélioration de la qualité de gestion, à la collecte sélective et au tri des déchets par la mise en place de déchetteries et de centres de tri, qui permettra la mise en place progressive d'une industrie de récupération et de valorisation des déchets». L'on affirme par ailleurs, qu'un guide méthodologique et véritable outil de décision en matière de gestion des déchets, «fruit de la coopération avec la Banque mondiale et la GIZ a été élaboré». II est destiné aux gestionnaires des déchets ménagers et assimilés et se donne pour objectif de les aider à construire sur leur territoire une politique intégrée et durable. Certes, un tel énoncé ne peut que traduire une prise de conscience du problème de la préservation de l'intégrité environnementale au plus haut de l'Etat. Toutefois, un décor hideux orne encore nos contrées et le simple citoyen continue à contempler le triste spectacle de décharges sauvages sinon celui offert par des terrains vagues quasiment envahis par le plastique. En fait, et paradoxalement, des initiatives menées dans le sens d'améliorer le cadre de vie ont été prises par des privés et autres acteurs de la société, à l'instar de l'Ugcaa (Union générale des commerçants et artisans algériens) laquelle a convoqué récemment ses membres en vue de les sensibiliser à la question du tri et de la récupération des déchets plastiques. Cette organisation aura souvent réussi à inculquer aux citoyens le nécessaire principe de sélection. C'est du moins ce que confirme M.Kherbache Abdelkader, le SG par intérim de l'Ugcaa. «Notre action de sensibilisation a fini par donner des résultats tangibles et nous constatons des progrès au quotidien en la matière» note, optimiste, notre interlocuteur qui constate que même les agents de NetCom (Entreprise de collecte et d'enlèvement des déchets domestiques de la wilaya d'Alger) ont également adopté le réflexe du tri. A l'instar d'autres observateurs, ce dernier relève que l'opération de collecte et de recyclage du plastique demeure marginale, car elle est le propre de quelques industriels installés dans la périphérie des grandes agglomérations. Le ramassage des déchets plastiques à l'instar des bouteilles, des bouchons...reste quant à lui un travail que beaucoup qualifient d'ingrat et qui a généralement pour cadre les décharges publiques. L'incinération des déchets hospitaliers est l'autre face cachée de l'iceberg, nombreuses sont les cliniques privées qui ne disposent pas encore d'installations pour cette opération pourtant imposée par la loi. Mais c'est là une autre histoire...