Le tri sélectif des déchets ménagers n'est toujours pas opérationnel dans la collecte des ordures dans notre pays. Bien qu'une première tentative ait été lancée par le ministère de l'Environnement depuis plus de quatre ans, la tentative n'a pas fait long feu et est reléguée aux calendes grecques. D'autres tentatives ont eu lieu également notamment celle lancée par les services de la wilaya d'Alger en 2002 en faisant appel aux Belges pour s'imprégner de leur expérience. Un accord de partenariat portant sur l'assistance technique dans le domaine avec la région de Bruxelles a même été signé. Une équipe d'experts belge s'est déplacée en 2003 à Alger afin d'élaborer un programme de travail avec l'entreprise NET COM et recenser ses besoins concernant la collecte des ordures. Des difficultés énormes par rapport au ramassage des ordures sont relevés par les experts car Alger renferme des reliefs accidentés et de petites ruelles. D'où la nécessité d'acquérir un équipement approprié pour chaque artère. Mais peut-on parler de tri sélectif en l'absence d'une industrie recyclante ? Hormis le carton, le papier et le plastique collectés par les revendeurs le recyclage de ces matières etant déjà mis sur rail rien n'est encore lancé conformément aux normes internationales. En effet, en l'absence d'un tri sélectif à la base auprès des fabricants et des citoyens, la récupération et le ramassage se font au niveau des décharges avec tout ce que cela peut comporter comme dangers sur la santé. Au niveau de la nouvelle décharge de Ouled Fayet, un semblant de hangar aménagé à l'entrée de la décharge constitue un passage obligé de tous les camions chargés de déchets. Là, des jeunes s'affairent à récupérer le plastique afin de le vendre aux transformateurs. De petites entreprises de récupération ont vu le jour depuis 2004 et vivotent de ce qu'elle peuvent récupérer hors de ces endroits qui sont devenus "une propriété" de ces jeunes qui travaillent au noir. Ainsi, rien qu'avec ces deux matières (carton, plastique), le tri sélectif peut d'ores et déjà s'opérer et ne peut qu'être bénéfique pour l'environnement car le mélange des déchets reste très difficile à traiter. Pire, ce mélange génère une émanation de gaz toxique néfaste pour la santé des riverains. Le tri permet aussi une meilleure gestion des déchets ménagers et améliore sa récupération. Comme il contribue pleinement à la création de petites entreprises donc de postes d'emplois au profit des chômeurs qui rejoindront des familles entières vivant de l'activité de la récupération du carton et/ou du plastique. Des initiatives sont signalées ça et là. RITMAS est une entreprise de récupération de plastique qui a vu le jour en 2004. Elle est dirigée par un groupe de jeunes ingénieurs en environnement formés au niveau de l'université de Bab Ezzouar. Employant une dizaine de personnes, cette entreprise constitue un pourvoyeur de la matière première pour les entreprises de fabrication de plastique. "Après le ramassage et le tri des produits, nous recyclons les objets en plastique, nous les traitons à les rendre de petites boules de plastique qui sont en fait de la matière première. L'absence d'un tri sélectif à la base qui est à ses premiers balbutiement, les opérations de ramassage et de tri ralentissent le rythme et donc se répercute sur la quantité à recycler" avoue un des ingénieurs de ladite entreprise. La mise en place de bacs sélectifs pour le ramassage des ordures, un salut pour la protection de l'environnement, est très attendue par l'ensemble des intervenants sur le segment du ramassage et de gestion des déchets ménagers.