Le Ramadhan s'est déroulé cette année dans une ambiance très particulière marquée par la montée en flèche de la violence. Les bilans de la sûreté de la wilaya d'Oran sont révélateurs du mal qui a profondément terrassé la deuxième ville du pays et ses habitants. En un mois de jeûne, ce sont 34 affaires, toutes liées à la criminalité, qui ont été enregistrées par les services de la police. Ces derniers ont, dans leurs différentes sorties et investigations, pu aboutir au démantèlement de huit réseaux de malfaiteurs, tous constitués en associations de groupes de malfaiteurs dont des récidivistes et autres qui faisaient l'objet de recherches pour plusieurs faits liés à la criminalité. Il ressort des mêmes bilans que 41 personnes ont été arrêtées dont 30 individus placés sous mandat de dépôt. Les autres ont bénéficié des citations directes. Ce n'est pas tout, puisque les rues de la ville d'Oran ont, en un laps de temps très court, été transformées, en véritables arènes qui ont réuni, aussi rapidement, toutes sortes de gladiateurs agissant selon leur gré au vu et au su de tout le monde. Aussi, se faire insulter ou même tabasser dans la rue d'Oran est devenu un simple exercice de routine. En effet, les affaires liées aux coups et blessures, insultes, injures et menaces ont, en l'espace d'un mois, pris des proportions alarmantes. Les services de la sûreté de la wilaya ont, en ce sens, recensé plus de 400 affaires. A ce niveau, 174 personnes, toutes impliquées, ont été présentées devant le parquet qui a ordonné la mise sous mandat de dépôt de 85 individus pendant que le reste a été mis sous contrôle judiciaire, alors que d'autres ont bénéficié de citations directes. Le noyau de la criminalité, qui continue à sévir à Oran tout en prenant de multiples formes, réside en ces agressions et vols à la tire perpétrés de jour comme de nuit un peu partout dans les quartiers. Des actes, qui dépassent tous les seuils de l'entendement, ont été commis à travers l'ensemble de quartiers populaires de la ville comme Derb, Sidi El Houari, la Bastille, Saint-Pierre, Cavaignac et même dans les artères principales du centre-ville comme les rues Larbi Ben Mhidi et Khemisti. En tout cas, les Oranais, tout en déplorant le devenir désolant de leur ville, se souviendront longtemps du mois, pourtant sacré, qu'ils ont passé avec la peur aux tripes en déambulant la nuit dans les rues d'El Bahia, le temps de respirer l'air frais du Front de mer. En somme, ce sont près de 700 affaires, impliquant près de 220 personnes, dont 162 individus, ont été écrouées, qui ont été enregistrées et traitées durant le mois de Ramadhan. L'usage et le port des armes blanches n'étaient pas en reste. Tout compte fait, les bilans des services concernés donnent froid dans le dos. Effectivement, ce sont 235 affaires, toutes liées au port et usage des armes prohibées à des fins criminelles, qui ont été recensées et traitées au cours des 30 jours de carême. Ces dernières ont abouti à la mise sous mandat de dépôt de plus de 210 personnes. Cela s'est passé au moment même où les effectifs de la police ont été renforcés.