Un maître du chaâbi Un vibrant hommage a été rendu lundi à Alger, par plusieurs grands noms de la musique algérienne, au grand maître de la chanson chaâbi, El Hachemi Guerouabi, en commémoration du sixième anniversaire de sa disparition. Organisée par la toute nouvelle association culturelle El Hachemi Guerouabi, la soirée a attiré de grandes figures artistiques ou médiatiques algériennes venues honorer la mémoire du regretté maître telles que les actrices Chafia Boudraa et Farida Saboundji, ou la première speakerine de la télévision algérienne, Amina Belouizdad. En ouverture de la soirée, Chahira Guerouabi, veuve d'El Hachemi Guerouabi et présidente de l'association a rendu un émouvant hommage à l'homme et à l'artiste considéré par ses pairs comme «une école et un patrimoine en soi». Pour cette première soirée depuis la création de l'association culturelle El Hachemi Guerouabi, la présidente explique qu'elle ne fait que «continuer sur la lancée du défunt» en créant cette association qui vise à rassembler les artistes algériens autour du legs laissé par les premiers maîtres. Après une brève déclamation de textes que Guerouabi affectionnait particulièrement, l'association présente un petit film biographique, réalisé par Djaâfer Kassem, sous forme de montage photo et vidéo retraçant le parcours artistique d'El Hachemi Guerouabi depuis ses débuts dans le music-hall «El Arbi» et à l'Opéra d'Alger jusqu'à ses dernières apparitions sur scène en passant par son rôle dans l'établissement d'une musique algérienne au lendemain de l'indépendance. Le meilleur moyen de rendre hommage à un chanteur étant de chanter, Abderrahmane El Kobi, Abdelkader Chaou et le jeune Dahmane Derriche se sont relayés pour interpréter des qacidate que le cheikh chantait avec brio et qui ont marqué plusieurs générations de mélomanes. Afin de varier le programme musical et de ne pas confiner El Hachemi Guerouabi dans un cercle restreint d'amateur de chaâbi l'association a convié le Malouf sur scène par la voix de Hamdi Benani, le haouzi avec la chanteuse Nardjes et aussi la musique kabyle qui devait être représentée par Akli Yahyaten lequel a dû se décommander pour des raisons de santé selon les organisateurs. Décédé le 17 juillet 2006 à l'âge de 68 ans, l'inoubliable interprète D'El Harraz aura participé à édifier la musique algérienne en innovant un style propre à lui et loin de toute imitation. Sa rencontre avec les textes et les compositions de Mahboub Bati lui aura permis de marquer les esprits avec des chansonnettes comme «El bareh». Plus tard son expérience de la scène et ses interprétations magistrales feront de lui le maître de référence de la chanson chaâbi jusqu'à son dernier récital en 2005 à Alger.