Une soirée artistique a été organisée, lundi soir, à la salle El Quanadil de l'hôtel El-Aurassi à Alger, en commémoration du 6e anniversaire de la disparition du grand maître de la chanson chaâbie, El-Hadj El-Hachemi Guerouabi, en présence d'une pléiade d'artistes, d'amis et de membres de la famille de l'artiste. Cette soirée hommage à laquelle a assisté la veuve d'El-Hachemi Guerouabi, Chahira Guerouabi , a été organisée par l'association culturelle El-Hachemi Guerouabi en reconnaissance de l'apport de ce grand artiste à l'art algérien en général et à la chanson chaâbie en particulier. Des vedettes de la chanson algérienne ont participé à cette soirée, parmi lesquelles Abderrahmane El-Kobi, Abdelkader Chaou, la chanteuse Nardjes et Hamdi Benani qui ont interprété des qcidates d'El-Hadj El-Hachemi Guerouabi avec beaucoup de fierté et d'humilité. «Je suis heureux de participer à cette soirée qui rend hommage à notre défunt. A cette occasion, je vais chanter une très belle chanson que le défunt aimait tant intitulée Sali 3la Bader...Sata3 3la Anouar et la chanson Ana El-Kaoui, nous a déclaré Abderrahmane El-Kobi avant de passer sur scène. Et d'ajouter : «Guerouabi était une véritable icône dans l'interprétation du chaâbi, il avait une forte personnalité.» Abdelkader Chaou et Hamdi Benani ont, pour leur part, participé à cet hommage en interprétant des couplets de qacidates de succès d'El-Hachemi Guerouabi. Devant un public venu nombreux apprécier ces instants de joie et de convivialité, les artistes ont chacun à sa manière transporté l'assistance à l'époque d'El-Hadj El-Hachemi Guerouabi qui animait de grands galas à travers l'Algérie et où sa voix résonnait un peu partout à travers le monde. Réalisation d'un film documentaire sur la vie de Guerouabi Rencontrée en marge de la soirée, Chahira, la veuve d'El-Hachemi Guerouabi, et présidente de l'association a parlé des qualités de ce grand maître de la chanson chaâbie. «Sa personnalité était hors du commun surtout sa voix de ténor. Il avait une forte charge émotionnelle», fera-t-elle remarquer. Selon toujours notre interlocutrice, El-Hachemi aimait la vie et aime beaucoup ses enfants et adorait la bonne cuisine. Chahira a, d'autre part, parlé de l'association qui vient d'être créée et qui compte à son actif la réalisation de plusieurs projets, comme la création du prix Guerouabi destiné à toutes les créations artistiques retraçant la vie du défunt. La présidente parlera, également, d'un nouveau projet cinématographique que compte l'association réaliser prochainement. Il s'agit d'un film documentaire inspiré de la vie de Guerouabi basé sur des témoignages vivantes de ses amis comme Saïd Touati et Abdelaziz Belamri. Selon les témoignages des proches, amis et anciens élèves du défunt, présents à cette soirée, «Guerouabi est un ténor de la chanson chaâbie, c'est quelqu'un que j'ai découvert quand j'étais jeune, il était l'ami de mon père. C'est une école et un patrimoine en soi», nous dira encore la chanteuse Fatiha Nesrine ; et de renchérir : «J'ai fait pas mal de tournées artistiques avec lui dans le Sahara et en France.» L'artiste Ycine Bendjamline nous dira aussi qu'El-Hachemi est un chanteur de qualité, sa voix est reconnu mondialement. Notre interlocuteur a ajouté : «J'ai aimé ses chansons surtout : El-Barah, El-Bahdja et El-Warka.» Cet hommage se veut être «un geste de reconnaissance pour cet illustre artiste», a souligné la comédienne Chafia Boudraa. avant d'ajouter : «El-Hachemi Guerouabi est une fierté pour l'Algérie.» Farida Saboundji dit avoir connu le défunt dans les années 1950 en tant que présentatrice de l'émission Alhan Wa Chabab. «Il avait une voix aigue et chaude», a-t-elle souligné. L'hommage organisé par l'association culturelle El-Hachemi Guerouabi a, en effet, débuté par la projection d'un petit film biographique réalisé par Djaâfar Gassem, sous forme de montage photo et vidéo retraçant le parcours artistique d'El-Hachemi Guerouabi depuis ses débuts dans le music-hall «El-Arbi» et à l'Opéra d'Alger jusqu'à ses dernières apparitions sur scène en passant par son rôle dans l'établissement d'une musique algérienne au lendemain de l'indépendance. A noter qu'El-Hachemi Guerouabi, né le 6 janvier 1938 à El-Mouradia à Alger, a grandi à Belouizdad (ex-Belcourt) où deux passions occupaient son temps : le football et la musique. Parmi ses chansons, on peut citer El-Barah, Hakmat, El-Haraz, Djouhra et Kifach Hilti.