La ville accueille un festival à multifacette Il aura fallu toute la détermination d'un collectif pour «réanimer» l'idée de relancer cet important événement culturel. La ville de Sour El Ghozlane, chef-lieu de daïra, située au sud de Bouira à une quarantaine de kilomètres, accueillera du 3 au 5 septembre prochain la 5e édition du Festival national d'Auzia. Signalons que cette manifestation aux multiples facettes, culturelle, sociologique, historique... a vu le jour pour sa première édition en 2003 et a cessé d'être célébrée depuis cinq ans faute de moyens financiers. Il aura fallu toute la détermination d'un collectif pour la «réanimer». L'idée de relancer cet important événement culturel a émergé en 2007, à l'occasion des Journées nationales de poésie populaire consacrées à cette ville dans le cadre du programme «Alger, capitale de la culture arabe 2007», les premières journées d'information sur la ville de Sour El Ghozlane (Auzia-Sour El Ghozlane) se sont déroulées les 17 et 18 juillet de la même année. Ces journées ont été organisées sous l'égide du ministère de la Culture, par le bureau de wilaya de Bouira de la Ligue nationale de la littérature populaire et en collaboration avec la direction générale de la Bibliothèque nationale d'Algérie en faveur des activités culturelles préparées et présentées par la ville de Sour El Ghozlane. L'objectif essentiel de ces journées d'une riche animation, reste la sauvegarde d'un pan de l'histoire millénaire de l'Algérie en général et celui de cette région en particulier, située aux portes du Grand Sud. «Nous voulons que les nouvelles générations connaissent leur histoire, leurs origines.» En plus de ce rappel historique le festival sera aussi une réelle occasion pour sortir cette région de son immobilisme culturel. C'est dans cette perspective que plusieurs noms de la littérature, de l'art, de la poésie à l'image des Kaddour M'Hamsadji, Kamel Bouchama, Azzedine Medjoubi, Amine Zaoui, Omar Boudjerda, Salah Madi, Hamel Abdelbassat, Mahdi Dorbane, Saiki Mohamed... et plusieurs autres talents naissants... se retrouveront pour débattre et apporter leur contribution et rendre à la ville chère à César le Romain ce qui lui appartient. Depuis la nuit des temps, cette contrée et, selon les récits historiques, a été un enjeu de taille. Au temps de la presence romaine en Afrique, la ville portait le nom de Auzia. Les restes d'un théâtre y ont été repérés. Vers l'an 17 apès J-C, Tacfarinas, dont la tombe est à quelques encablures dans la région de Maâmoura, qui avait servi dans les troupes romaines avant de déserter pour prendre la tête de tribus révoltées, soulève les Gétules, fédère les tribus berbères et leurs voisins maures qui avaient pour chef Mazippa, ainsi que les Cinithiens, contre l'armée romaine. L'insurrection, fondée sur la tactique du harcèlement (guérilla contemporaine), s'étend de la Petite Syrte, à l'est, jusqu'en Mauritanie, à l'ouest, et dure sept ans. Le proconsul Cornelius mêne la guerre en assiégeant le fortin de Tacfarinas, situé vraisemblablement à Auzia, en l'an 24 après J-C Sour El-Ghozlane («Le rempart des gazelles») servit sous la colonisation française de poste militaire à partir de 1845 et reçut le nom d'Aumale, en l'honneur du duc d'Aumale fils de Louis-Philippe. Les versions relatives à la dénomination de Sour El Ghozlane sont multiples. Pour certains le vrai nom est Sour El Ghezlane et non Ghozlane. Ghezlane désignerait une forme de corps de femme qui est en position de défense à l'arc à travers les fentes du mur (sour). Pour d'autres le nom renvoie au mur des gazelles. «C'est toute cette richesse historique que nous voulons mettre au jour pour des générations qui l'ignorent et que l'oubli peut gommer des mémoires.», nous affirmera l'organisateur, M.Omar Boudjerda. Abondant dans le même sens, le responsable précisera que la variété du programme, du théâtre, de la poésie, des chants, de la prose populaire et des expositions dédiées à l'artisanat traditionnel de la région y est notamment programmé et sinscrit dans une volonté de donner à la manifestation un caractère éducatif, historique mais aussi récréatif. «Des films documentaires, dont Samt al-Ramad (Silence des cendres) et des témoignages sur la guerre de Libération nationale seront projetés. Outre les activités culturelles, des tournois sportifs (football, handball et basketball) seront également organisés à cette occasion ainsi que des visites guidées sur les sites touristiques et historiques de Sour El-Ghozlane et de Tikjda», nous a confié Omar Boudjerda. «Plus de 18 associations sont conviées pour la circonstance. Des poètes, des artistes, des écrivains, des historiens, la fantasia honoreront de leur présence les festivités», a-t-il ajouté. Cette manifestation est organisée par le bureau local de la Ligue nationale de la littérature populaire algérienne (Lnlpa), en collaboration avec la direction de la culture et l'APC de Sour El Ghozlane. Un programme riche et varié a été élaboré pour la relance de cette manifestation nationale. «Placé cette année sous le slogan "Cinquantenaire de fidélité et de continuité, sa relance est due en partie à la disponibilité manifestée par le premier responsable de la wilaya qui ne ménage aucun effort pour sa réussite. Nous attendons avec impatience l'aide financière promise par le ministère de la Culture.»