Les Algériens ont économisé, samedi dernier, 100 mégawatts. Avant-hier, à 21 heures précises, les Algériens avaient rendez-vous avec la Sonelgaz à travers leur écran de télévision. A 21h 15, le top a été donné et, instantanément, la courbe de charge a baissé de 40 mégawatts. Le P-DG de Sonelgaz a conclu que «plus de 400.000 foyers ont participe à l'opération». Cinq minutes après, la courbe de charge est passé de 6 mégawatts par minute à 24 mégawatts par minute atteignant un gain global de 120 mégawatts dont 100 mégawatts sont le résultat direct de la participation interactive des téléspectateurs, ce qui représente quelque chose comme 1,2 million d'abonnés. Cela dit, l'initiative en elle-même, bien qu'à encourager a subi les contrecoups d'une mauvaise présentation télévisuelle. Et pour preuve, beaucoup de citoyens n'ont pas «saisi» le sens et l'objectif que visait le spot diffusé, pourtant, une multitude de fois sur l'écran. Sur la question, un consultant devait préciser que «cette campagne est une action ponctuelle qui entre dans une campagne de sensibilisation qui doit se poursuivre jusqu'au mois de mars 2004». Au-delà de ces insuffisances, l'initiative de la Sonelgaz est louable dans la mesure où elle s'inscrit dans une logique de sensibilisation à long terme des consommateurs à travers une démonstration interactive d'économie d'énergie qui s'est déroulée en soirée et en duplex. «L'objectif principal de l'opération, la première du genre, était de montrer, en temps réel, l'effet de la diminution de la consommation électrique nationale de l'économie d'énergie apportée par l'extinction d'une lampe par foyer», devait déclarer en marge de la démonstration, M.Touileb Rabah directeur de la conduite du système électrique à Sonelgaz. «C'est une bonne initiative mais cependant insuffisante au vu de l'absence de coordination qui devrait être prise en charge une cellule spécifique laquelle serait mise en place par l'ensemble des acteurs du secteur énergétique algérien», suggère un assistant. Parmi les interventions des spécialistes présents, celle de Mlle Aït Mekideche, responsable de la cellule de communication de Sonelgaz, était une des plus intéressantes. Pour cette dernière, «la meilleure manière de sensibiliser les consommateurs est d'agir dans les milieux scolaires». Et d'ajouter: «Des canevas détaillés ont été préparés en vue d'être distribués dans les écoles.» Ces canevas mettent en évidence le rôle de l'enfant en tant que courroie de transmission. Un sociologue présent a placé cette initiative dans un contexte d'urgence en affirmant que «l'Algérien devra à l'avenir consommer plus d'énergie électrique mais avec modération et rationalité. D'où cette initiative de sensibilisation». En filigrane, il ressort que cette expérience n'est porteuse qu'à la seule condition qu'elle soit répétée et entourée d'une véritable campagne de sensibilisation qui visera toutes les composantes de la société. Une campagne qui ne sera pas de tout repos pour les initiateurs qui devront donner des explications à une population plutôt obnubilée par les problèmes de la vie.