«Demain l'Algérie» est le dernier volet du cycle «Lumières d'Algérie», qui clôturera en une suite de manifestations plurielles, une année de partage et de découverte. Paris bibliothèque et les bibliothèques de la ville de Paris invitent le public français à explorer depuis janvier 2003 la réalité algérienne sous son aspect littéraire. Elles ont ainsi laissé toute leur place à des échanges vifs et inédits qui se poursuivront jusqu'au 13 décembre prochain, dans de nombreux établissements du réseau municipal et lieux culturels de la ville de Paris. «Demain l'Algérie» est le dernier volet du cycle «Lumières d'Algérie», qui clôturera en une suite de manifestations plurielles, une année de partage et de découverte qui donnera à entendre et à reconnaître les acteurs de la vie culturelle algérienne de demain et notamment les tenants des belles lettres algériennes. A ce tire, un numéro hors-série «Algérie - Littérature et arts», coédité par Paris bibliothèque et la revue Europe, a été publié à cette occasion. «Demain l'Algérie» aura permis aussi de faire connaître la nouvelle génération d'écrivains tournée vers l'avenir, et dont le souci est de dire la diversité des êtres, le tragique des événements, mais aussi le bon côté de la vie et leur quête existentielle du sens, chacun parlant de sa voix. Plusieurs rencontres ont eu lieu récemment dans différentes bibliothèques et ont été animées notamment par Jamel Eddine Bencheikh, un poète d'origine tlemcénienne, l'un des meilleurs exégètes de la littérature arabe, Abdelkader Djemaï, Boualem Sansal qui, à travers ses romans, fait l'écho du contexte politique et social de l'Algérie, mais aussi Yasmina Salah et H'mida Ayachi, Rachid Koraïchi, Sid Ahmed Agoumi, Amine Zaoui, etc. Des tables rondes autour du documentaire ont également eu lieu récemment notamment «Entre deux rives», un documentaire réalisé par Frédérique Devaux. Il a été procédé à des lectures de textes d'Anna Greki, Leïla Sebbar, Jean Sénac, Jean Amrouche, Tahar Djaout, Kateb Yacine, Mohamed Dib...Lecture-montage et des expositions autour de l'Algérie. L'opération «Belles étrangères» quant à elle, a eu un excellent écho. Organisé chaque année par le ministère de la Culture en France en collaboration avec le Centre national du livre à Paris, cet événement d'une grande ampleur, consacré cette année à la littérature algérienne succède à celui consacré l'Inde. La Chine sera par ailleurs à l'honneur l'année prochaine. C'est l'écrivain et auteur de pièces de théâtre dont l'adaptation de «Nedjma» Mohamed Kacimi qui a été choisi pour faire la sélection des auteurs algériens invités en cette circonstance. Ils sont 13 en tout à avoir effectué actuellement un tour de France dans les universités, les médiathèques. Ils ont été accueillis un peu partout par les petites communes et les grandes villes et toutes les grandes structures culturelles en France. «Il y a un choix qu'il a fallu faire d'emblée et pour lequel je peux me justifier», a affirmé Mohamed Kacimi, la semaine dernière, à partir de Paris, lors d'une interview téléphonique réalisée dans l'émission «Remue-méninges» (Alger, Chaîne III). Et de révéler le premier: «C'était de dire que ce sont des auteurs vivants et écrivant en Algérie. Je pense que ceux qui sont en France ont amplement les moyens de s'exprimer. Il s'agit de donner la parole à des auteurs qui travaillent dans des conditions difficiles. En deuxième temps, il s'agissait de donner la parole à des auteurs qui avaient commencé à publier à partir de 1988, car il me semble que c'est une date assez importante dans l'histoire du pays. Le 3e critère était de privilégier pour la première fois, en plus de la littérature d'expression française, la littérature arabe». Pour rappel, ces écrivains sont Mehdi Acherchou, un poète de la région de Béjaïa, Hmida Ayachi, journaliste à El-Youm qui vient de publier un roman traduit de l'arabe, intitulé Zana, Habib Ayoub, Mustapha Benfodil, journaliste à Liberté, auteur du dernier et magnifique roman les Bavardages du seul, Maissa Bey, Sofiane Hadjadj qui dirige les Editions Barzakh, Rachida Khouazem auteur arabophone, Bachir Mefti, auteur arabophone également qui travaille à El-Ikhtilaf, Arezki Mellal, Yasmina Salah, Boualem Sansal, Mohamed Sai et Amine Zaoui, qui assure une double casquette celle de directeur de la Bibliothèque nationale d'El-Hamma et celle d'écrivain bilingue. Les Belles étrangères est aussi le nom d'un recueil où l'on peut découvrir des nouvelles et travaux de ces 13 écrivains recueil disponible dans les librairies. Diffusé sur Arte, le magazine Métropolis a eu l'occasion de consacrer son numéro de la semaine dernière à ces auteurs. L'intégralité des entretiens qui dure 60 minutes, est disponible au Centre national du livre à Paris. «L'avantage avec les Belles étrangères, explique Mohamed Kacimi, c'est que tous les livres de ces auteurs les suivent à travers tout leur périple dans les plus petites comme dans les grandes villes françaises». Pour la première fois, en outre, une grande exposition a eu lieu le soir de l'inauguration à la Bibliothèque nationale de France avec la production littéraire de chacun de ces auteurs. «C'est la première fois que des éditeurs comme Marsa, Ikhtilaf ou Barzakh bénéficient d'une surface d'exposition et reçoivent autant de monde, une occasion unique pour faire connaître au public français leur production», a confié Mohamed Kacimi.