A peine certains tronçons ouverts que d'autres sont interdits à la circulation La wilaya de Bouira a bénéficié de l'axe autoroutier Est-Ouest, qui traverse le territoire de la wilaya à partir de Lakhdaria jusqu'aux limites de la commune d'Ahnif vers l'est. Plusieurs ouvrages d'art sont inclus dans ce tronçon de 110 km. A l'image du grand viaduc de Oued Rekham érigé dans la commune de Aïn Turck à l'ouest de Bouira ou des tunnels de Bouderbala entre Bouira et la wilaya de Boumerdès, ainsi que le double tunnel de Aïn Cheriki dans la commune de Djebahia. Ces ouvrages représentent les premiers projets en la matière, jamais réalisés dans l'histoire de l'Algérie indépendante dans le domaine des travaux publics. Ce mégaprojet se voulait une manière de donner une nouvelle vocation outre celle de rendre plus fluide la circulation routière, de lui assigner d'autres vertus tel le tourisme. Le département de Amar Ghoul a longuement insisté sur ces questions lors de ses multitudes visites de travail dans la région. Après près de quatre années d'exploitation, le tronçon autoroutier plus exactement la partie entre Bouira et Lakhdaria, vient d'être fermé aux automobilistes pour la seconde fois. Il y a deux années c'était la partie entre Aïn Turck et le chef-lieu de la wilaya qui avait subi des réfections avec l'élargissement de la voie mais surtout le rebitumage qui donnait des signes d'usure. Le tronçon entre Aïn Turck et Lakhdaria de 37 kilomètres de long, sera refait entièrement. Ce tronçon cabossé, plein de nids de poule est devenu un réel danger pour les usagers. Plusieurs accidents avaient été enregistrés dans la localité de Djebahia où de nombreuses familles avaient été endeuillées. Avant cette décision, les responsables avaient déjà fermé le passage aux poids lourds qui devaient rallier Lakhdaria par la RN5. En plus de son délabrement, la voie est réalisée avec des pentes qui frôlent les 10% par endroit. La région est connue pour les glissements de terrain et l'instabilité du relief. Parmi les raisons invoquées pour justifier la dégradation, les concepteurs avancent des problèmes d'ordre géologique avec notamment un glissement de terrain au PK 144-880 qui a obligé les concepteurs à recourir à un réglage par talus, aux coffrages Decoff et au système de pieux pour consolider la terre. Sur certains endroits, l'axe routier est devenu après usure, un réel danger comme dans la partie où est prévue la pénétrante vers Tizi Ouzou. La décision de fermer l'axe à la circulation était rendue d'une nécessité absolue. Par un passé récent, le tunnel entre Bouderbala et Larbatache, dans la wilaya de Boumerdès avait été fermé le 5 janvier 2011 après son inauguration par une armada de ministres et hauts responsables le 29 novembre 2010. La raison, alors évoquée, concernait le volet sécuritaire puisque les équipements de signalisation et d'aération n'avaient pas été posés par le groupe chinois. La nouvelle de la fermeture entre Lakhdaria et Bouira n'est pas appréciée par les usagers qui vont renouer avec les files et embouteillages surtout que la RN5 n'est pas conçue pour autant de véhicules qui rallient les wilayas de l'est avec la capitale. Ce qui sème le doute et suscite les craintes demeure la période. Combien de temps dureront les travaux? se demandent les usagers. Tout porte à croire que ce projet autoroutier reliant le nord de la wilaya à sa partie Est, notamment dans sa partie qui s'étend entre Aïn Turk et Lakhdaria risque d'attendre encore des mois avant sa réouverture. La fermeture causera d'énormes désagréments aux usagers, les travaux entamés risquent de ne pas sortir des méandres du retard et des lenteurs qui l'inscrivent dans la durée. A peine certains tronçons ouverts que d'autres sont interdits à la circulation pour les mêmes raisons, la réhabilitation, opération qui coûtera au Trésor public des sommes faramineuses quand nos responsables brandissent la menace d'une crise à venir dans une inflation montante. A qui profite pareille situation? c'est la question que tout le monde se pose.